Sur l'avenue Habib Bourguiba, haut lieu des rassemblements dans la capitale tunisienne, les manifestants ont brandi des drapeaux tunisiens pour marquer l'anniversaire de la révolution qui a mené à la chute du dictateur Zine El Abidine Ben Ali en janvier 2011 et donné le coup d'envoi du Printemps arabe dans toute la région.
Lire aussi : Le journaliste d'Al Jazeera emprisonné en Tunisie a été libéré"L'esprit du 14 janvier est toujours là", déclare à l'AFP Moncef Araissia, un manifestant à la retraite. "Notre vision est toujours la même, malgré les erreurs commises et le coup d'Etat qui a eu lieu", ajoute-t-il, en référence au coup de force du président tunisien, Kais Saied.
Elu démocratiquement en octobre 2019, le président Saied s'est arrogé tous les pouvoirs en juillet 2021 et a depuis fait réviser la Constitution, privant le Parlement de tout rôle réel. Plusieurs de ses opposants sont actuellement derrière les barreaux, alors que la Tunisie se prépare à l'élection présidentielle de décembre prochain.
"Les candidats sont en prison ou ont été menacés pour les empêcher de se présenter, l'autorité électorale est sous le contrôle (du président) (...), les journalistes sont harcelés et poursuivis en justice", a déclaré à la presse Ahmed Nejib Chebbi, chef du Front de salut national (FSN), principale coalition de l'opposition en Tunisie. "Il ne s'agit pas d'une libre concurrence", a-t-il ajouté.
Depuis février 2023, plus d'une vingtaine d'opposants, d'hommes d'affaires et d'autres personnalités, qualifiés de "terroristes" par M. Saied, sont emprisonnés sous l'accusation de "complot contre la sécurité intérieure". Et selon les médias locaux, au moins 16 journalistes tunisiens sont actuellement en jugement.