Il y a une semaine, la note a fait le tour des réseaux sociaux : 22 élèves quitteront le Burkina Faso avant le 1er décembre. Une décision prise "par prudence" selon l’ambassade des États-Unis à Ouagadougou, au regard de la détérioration de la situation sécuritaire.
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Une décision vivement critiquée et qui a poussé l’ambassadeur américain à se justifier. Mercredi, dans une vidéo publiée via la page Facebook de l’ambassade, le diplomate américain Andrew Young annonce : "J’ai dû prendre une décision difficile à propos de la configuration de l’ambassade. Pour mieux faire face à cette menace difficile".
"J’ai pris la difficile décision d’envoyer hors du pays, nos enfants mineurs pour mieux nous focaliser et mettre notre ambassade sur le pied de guerre, pour aider le Burkina Faso à faire face à cette menace difficile", a ajouté l’ambassadeur Young.
Toujours mercredi dans un communiqué du département d’Etat américain, Washington a déconseillé aux voyageurs américains de mettre les pieds au Burkina Faso en raison de la situation sécuritaire.
"J’estime qu’il y a des chancelleries ou des États qui parlent à leurs ressortissants. Je sais que nous avons un pays, c’est le Burkina Faso. Nous avons des forces de défense et de sécurité qui travaillent à consolider la sécurité. La situation, dans certains endroits, a été critique ou peut être critique, mais chaque fois nos FDS ont été là pour relever le défi. Donc chacun d’entre nous parle avec ses populations. Ils ont la possibilité de repartir chez eux, nous on en a pas. La seule possibilité que nous avons, c’est de rester chez nous", a déclaré Remis Dandjinou, porte-parole du gouvernement.
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"C’est très légitime de la part des Américains de protéger les plus vulnérables. Les États-Unis maintiennent leur coopération essentiellement militaire avec le Burkina Faso. Cela révèle une double appréciation. D’un côté, les États-Unis semblent préoccupés et du côté burkinabè, on assiste à une sorte de relativisation de la menace avec les propos du gouvernement qui estime qu’il est encore là et qu’il va faire face à la situation", a fait savoir Siaka Coulibaly, analyste politique pour qui, il faut aller au-delà de la victimisation et se pencher réellement sur la situation sécuritaire du pays.
Il y a une semaine, le ministère français des Affaires étrangères avait classé tout le pays en zone rouge et orange pour les touristes occidentaux, c’est-à-dire "déconseillé sauf raison impérative" ou "formellement déconseillé". Il y a six mois, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et le Canada avaient déconseillé à leurs ressortissants de se rendre au Burkina.
Au total, les attaques ont fait près de 700 morts au Burkina Faso depuis début 2015, selon un comptage de l’AFP, et environ 500.000 déplacés internes et réfugiés, selon l’ONU.