La conférence de trois jours, qui a attiré des centaines d'entrepreneurs, étudiants et représentants du gouvernement, a été imaginée par un groupe de jeunes Somaliens souhaitant mettre en avant le travail de dizaines de sociétés locales du secteur.
"C'est une opportunité de changer la perception négative que les gens ont de la Somalie, donner une image autre que celle de la guerre, du chaos et de la faim", assure à l'AFP Abdihakim Ainte, fondateur du hub somalien iRise pour l'innovation et principal organisateur de l'événement.
La Somalie a sombré dans la guerre civile en 1991 et a connu depuis des conflits impliquant des milices armées, des forces étrangères et, ces dernières années, les shebab, un groupe islamiste affilié à Al-Qaïda. Une situation qui n'a toutefois jamais découragé les entrepreneurs somaliens.
Lire aussi : Une frappe américaine tue 60 jihadistes en SomalieM. Ainte espère que le secteur de l'innovation technologique puisse "jouer un rôle dans la reconstruction du pays et de son économie".
Mais les questions sécuritaires n'étant jamais très loin en Somalie, la conférence a été organisée dans l'enceinte de l'aéroport de Mogadiscio, un des endroits les mieux gardés de la ville, où l'ONU, diverses agences humanitaires et des ambassades étrangères sont basées.
La startup Gulivery, spécialisée dans les livraisons en moto via une application pour smartphones, fait partie des entreprises représentées à la conférence.
"Lorsque nous avons déménagé de Londres à Hargeisa (capitale de la république autoproclamée du Somaliland), nous cherchions un service de livraison, mais nous n'en trouvions pas. Vu que nous n'étions pas les seuls, nous avons décidé de fonder une société de livraison", raconte Deeq Mohamed, un Somali-britannique de 30 ans qui a fondé la société avec son épouse.
Lire aussi : Premier vol commercial en 41 ans entre l'Ethiopie et la SomalieIl estime que les membres de la diaspora somalienne sont particulièrement bien placés pour lancer ce genre de projet.
Active à Hargeisa et Mogadiscio, la société qui travaille principalement avec des restaurants, espère se lancer prochainement à Djibouti et en Ethiopie. Elle assure avoir plus de 10.000 utilisateurs enregistrés et avoir réalisé plus de 9.000 livraisons depuis ses débuts en 2017.
Ileys Energy, fondée par un Somali-norvégien, exploite elle les défaillances du réseau électrique somalien en vendant notamment des lampes fonctionnant grâce à des panneaux solaires, tandis que Yool Tech s'est spécialisée dans la conception et l'hébergement de sites internet.
"Notre objectif est un futur où nous fournirons les services liés à la technologie que les gens auraient précédemment cherché à l'étranger", explique Abdikhaliq Ahmed, fondateur de Yool Tech.
Avec AFP