"Nous, collectif d'une centaine de citoyens français et européens résidant au Burkina Faso (...) subissant les effets de l’escalade des hostilités diplomatiques, exprimons notre profonde désapprobation par rapport aux positions et décisions du gouvernement français vis-à-vis du Burkina Faso au cours des dernières semaines, lesquelles ont d'importantes répercussions sur le vivre ensemble dans ce pays", indiquent-ils dans une lettre ouverte adressée à Paris.
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"L’arrêt de la délivrance de visa aux ressortissants burkinabè, le classement de l’ensemble du pays en zone rouge, la suspension de l’aide publique au développement et de la coopération, y compris culturelle, ainsi que la réduction des effectifs consulaires ont des conséquences graves", estiment-ils.
Selon eux, "de nombreuses coopérations bilatérales risquent d’être pénalisées et des salariés de ces projets licenciés". Les liens personnels et professionnels tissés au Burkina "doivent être préservés, perdurer et se renforcer, indépendamment des tensions diplomatiques actuelles entre nos Etats", ajoutent-ils.
Les mesures prises par la France "viennent alimenter les tensions et la rancœur, fragiliser les relations de qualité qui existent entre citoyens de nos différents pays". Le collectif appelle donc à la "reprise de la coopération (scientifique, académique et culturelle)", à "la reprise immédiate de la délivrance de visas aux ressortissants burkinabè", et à "l’annulation du classement en zone rouge des villes de Ouagadougou, Bobo Dioulasso et Koudougou".
Les relations entre la France et le Burkina Faso se sont dégradées depuis l'arrivée au pouvoir en septembre 2022, par un coup d'Etat militaire – le deuxième en huit mois – du capitaine Ibrahim Traoré.
La France a décidé lundi de suspendre les procédures d'adoptions au Burkina Faso, après avoir suspendu son aide au développement et l'obtention de visas pour les ressortissants burkinabè. Le Burkina Faso a de son côté décidé la semaine dernière d'expulser l'attaché militaire de l'ambassade de France à Ouagadougou, l'accusant d'"activités subversives".
En mars, Ouagadougou avait dénoncé un accord militaire de 1961 avec la France, après avoir obtenu le retrait des forces françaises. L'ambassadeur de France à Ouagadougou, rappelé après le coup d'Etat de septembre 2022, n'a pas été remplacé depuis.