Le quartier Dingangali, section 1 et 2, situé à une dizaine de kilomètres dans le 9e arrondissement de N’Djamena, est envahi par l’eau depuis un mois.
Plusieurs maisons se sont écroulées faisant des sans-abri et des blessés. Les cultures vivrières tout autour des cases sont englouties.
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Ceux qui ne savent où aller sont obligés de passer la nuit dans ces habitations fortement humides avec tous les risques de santé que cela comporte .
"Les chambres même sont mouillées donc on a rempli les sacs avec les sables pour mettre matelas et dormir dessus, explique ce Tchadien. "Je ne peux même pas aller au marché pour m’approvisionner à cause de l’eau. Mes enfants souffrent tout le temps de la diarrhée et du paludisme".
Pour le géologue Djimadoum Nambatingar, c’est le changement climatique et la culture du riz sur le passage des eaux qui seraient à l’origine de cette inondation.
"Il y a deux ans environs, les gens ont remarqué que le terrain était très riche en culture de riz donc cette année tout le monde improvise la riziculture", souligne-t-il.
"Peut-être qu’ils ne se rendent pas compte de ce qu’ils font parce que cela provoque en amont une sorte de bassin de rétention", rappelle-t-il.
Le maire de la commune du 9e arrondissement de N’Djamena Mahamat Kerima Saleh se dit lui aussi surpris de voir sa population dans cette situation désastreuse.
Toutefois, des mesures urgentes seront préconisées pour secourir cette frange de la population sinistrée quand bien même sa commune n’a pas de plan d’urbanisation, rappelant que "les gens ont reçu des terrains d’une manière traditionnelle et ils ont commencé à construire sans un plan d’aménagement".
Son plan d'action est de "mettre sur pied une équipe qui va faire le recensement pour voir combien de personnes se trouvent dans l’eau"
"Nous allons chercher un espace pour les mettre en attendant une solution durable", assure-t-il.
Paradoxal, cette population vie dans le désarroi sous le nez des autorités qui veulent faire de N’Djamena la vitrine de l’Afrique centrale.
Aucune institution étatique - notamment le ministère en charge de l’Action sociale - ne s'est manifestée.