Des jeunes quittent les rangs de Boko Haram pour retourner au Tchad

Des anciens membres du groupe Boko Haram devant des soldats tchadien à Ngouboua, Tchad, le 22 avril 2015.

Au Tchad, plusieurs anciens membresde Boko Haram ont fait défection. Ils ont regagné leur pays natal la semaine dernière au cours d'une cérémonie présidée par le gouverneur de la région du lac Adoum Forteil, une zone considérée comme porte d'entrée de Boko Haram.

La correspondance d'André Kodmadjingar, dans la capitale du Tchad.

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Reportage de André Kodmadjingar, correspondant à N'Djamena pour VOA Afrique

Ils étaient une soixantaine, dont trois femmes, tous originaires de la région du Lac, ont abandonné leurs explosifs pour regagner la légalité.

Ce ralliement alimente les débats. Pour beaucoup de Tchadiens, Boko Haram n’est pas un mouvement politico-militaire et ses membres ne peuvent pas décider de déposer les armes et faire la paix avec le gouvernement.

Politologue et constitutionnaliste, le professeur Ahmat Mahamat Hassan souligne "le groupe n'arrive pas à avoir un ralliement, les jeunes ne croient plus en Boko Haram".

Pour les membres de l'Association pour la Défense des droits de l'Homme, ce ralliement est une plaisanterie de mauvais goût. Banadji Boguel Pyrhus, vice-président de l'organisation, ne sait pas s'ils souhaitent "infiltrer pour organiser des attentats" car il doute de la sincérité de ces repentis.

Le gouverneur de la région du Lac Adoum Forteil rassure l’opinion nationale promet de surveiller ces anciens membres du groupe islamiste.

Compte tenu de l’insécurité qui prévaut dans cette zone, la région du Lac est toujours sous le régime de l’état d’urgence instauré depuis novembre 2015.

C’est dans ce cafouillage que quelques éléments de Boko Haram retranchés dans les îles abandonnées du Lac ont fait un éclat.

Ils ont eu un accrochage avec l’armée tchadienne le weekend dernier à Kaiga à la frontière nigérienne, entraînant la mort de quatre personnes et de six blessées côté tchadiens.

Sept membres de Boko Haram ont été tués, selon le service de sécurité.

André Kodmadjingar, à N'Djamena