Des manifestations dans plusieurs villes de la RDC pour fêter 26 années de multipartisme

Des manifestation ont eu lieu dans plusieurs villes en RDC, ici à Lubumbashi.

Lors des manifestations du 24 avril, l'opposition invite à "accentuer la pression" sur le pouvoir.

Cela fait 26 ans aujourd’hui que l’ex-président Mobutu Sese Seko proclamait la démocratisation avec le multipartisme dans l’actuelle RDC.

Dans la chaleur et l’incertitude sur l’organisation des prochaines élections dans ce pays, la classe politique, la majorité comme l’opposition, a tenu des rassemblements dans différentes villes du pays avec des discours politiques qui frustrent la population pour parler de cette date.

Charly Kassereka depuis Goma, une ville de l'est de la République démocratique du Congo, analyse la situation.

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La Classe politique en RDC commémore la date du 24 avril dans une fièvre électorale, par Charly Kassereka

Accentuer la pression sur le régime

La "Dynamique de l'opposition", l'une des principales plateformes politiques opposée à un troisième mandat du président congolais Joseph Kabila, a appelé dimanche à Kinshasa la population à accentuer la "pression" sur le régime afin d'exiger la tenue de la présidentielle avant la fin de l'année.

"Faisons accentuer la pression pour pousser le pouvoir au respect de la Constitution" en République démocratique du Congo (RDC), a déclaré Vital Kamerhe, président de l'Union pour la nation congolaise (UNC), lors d'un meeting qui a réuni un peu plus de 2.000 personnes.

Cette rencontre populaire s'est tenue en marge de la commémoration de l'ouverture démocratique lancée le 24 avril 1990 par le dictateur Mobutu Sese Seko, qui a régné sur la RDC pendant 32 ans.

"Le pouvoir est aux mains du peuple", ont répété plusieurs dirigeants de la Dynamique qui réunit notamment le Mouvement de libération du Congo (MLC) et l'UNC, 2e et 3e forces politiques de l'opposition à l'Assemblée ainsi que plusieurs dizaines d'autres petits partis.

Du haut du balcon du siège des Forces novatrices pour l'union et la solidarité (Fonus), les dirigeants d'opposition ont tour à tour réitéré leur refus de participer au dialogue national voulu par le président Kabila qu'ils considèrent comme "un piège". Ils ont également redit leur rejet de tout report de la présidentielle.

"Un dialogue national inclusif" au point mort

Fin novembre, M. Kabila a annoncé son intention de convoquer un "dialogue national inclusif" destiné à permettre un consensus sur le calendrier électoral et le financement des élections, mais cinq mois plus tard, le projet est au point mort.

Mi-avril, le facilitateur de l'Union africaine pour ce forum, Edem Kodjo, a estimé que le respect du "délai constitutionnel" était un "problème" pesant sur l'organisation de la présidentielle en RDC.

Le climat politique est tendu depuis des mois dans le pays en raison de l'incertitude liée au très probable report de ce scrutin censé avoir lieu fin novembre.

L'opposition accuse M. Kabila, au pouvoir depuis 2001 et à qui la Constitution interdit de se représenter, de manoeuvrer pour se maintenir au pouvoir au-delà du terme de son mandat en décembre.

Depuis deux ans, la Dynamique de l'opposition demande à M. Kabila de déclarer publiquement qu'il ne se représentera pas pour un troisième mandat à la tête de la RDC, conformément à la Constitution qui limite à deux le nombre de mandats présidentiels.