Ces armes sont soupçonnées d'avoir été utilisées par la milice Codeco (Coopérative pour le développement du Congo) lors d'attaques de villages et de camps de déplacés, notamment celui de Plaine Savo, en territoire de Djugu, où une soixantaine de personnes avaient été massacrées le 1er février, a déclaré le représentant du ministère public, le colonel-magistrat Joseph Makelele.
La première journée d'audience publique devant la cour militaire d'Ituri a été consacrée à la présentation des prévenus et des objets saisis, à savoir un fusil d'assaut AK47 et des centaines de munitions. L'instruction du dossier doit débuter mardi.
Parmi les neuf militaires poursuivis figurent quatre officiers supérieurs - un lieutenant-colonel et trois majors. Parmi leurs coprévenus civils se trouvent quatre femmes. L'une d'elles avait été arrêtée au mois de mars en possession de munitions de guerre qu'elle apportait aux miliciens Codeco de la région de Kobu.
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Devant la cour, cette femme, qui avait dénoncé les militaires poursuivis, a reconnu ces munitions.
Les prévenus doivent répondre de vente illégale d'armes et munitions de guerre, crime de guerre, participation à un mouvement insurrectionnel, association de malfaiteurs.
La milice Codeco, qui prétend défendre les intérêts de la communauté Lendu et attaque principalement les membres de la communauté Hema, est parmi les plus meurtriers des groupes armés qui écument l'est de la République démocratique du Congo depuis plus d'un quart de siècle.
L'Ituri et la province voisine du Nord-Kivu sont sous état de siège depuis près d'un an, une mesure qui a donné les pleins pouvoirs à l'armée et à la police pour mettre fin aux violences. Elle n'a pas permis jusqu'à présent de ramener la paix.