Des prisonniers islamistes en grève de la faim cessent leur mouvement en Mauritanie

Rue de Nouakchott

Près de trente islamistes mauritaniens emprisonnés à Nouakchott, en grève de la faim depuis plus de deux mois, ont cessé leur mouvement après un accord avec les autorités portant sur la satisfaction d'une partie de leurs doléances.

Les prisonniers, qui se disaient victimes d'une "punition collective" après l'évasion le 31 décembre d'un jihadiste condamné à mort, étaient entrés en grève de la faim pour obtenir une "amélioration" de leurs conditions carcérales.

Ils ont notamment réclamé la reprise "des visites de (leurs) parents, sans entraves, la facilitation des procédures" pour ces visites et "la présence permanente d'un médecin", en plus de "la fourniture de médicaments" prescrits aux malades parmi eux.

Selon cette source, qui n'a pas fourni de détail, sur presque toutes ces revendications des "solutions ont été trouvées sur la base des exigences de sécurité rendues nécessaires" après l'évasion du jihadiste Saleck Ould Cheikh, arrêté en Guinée le 19 janvier et reconduit dans son pays le lendemain.

Selon des informations de presse, l'un des prisonniers, El-Weli Ould Ely, a néanmoins refusé de cesser sa grève de la faim, en dépit de sa situation de santé jugée "très grave", minimisant l'intérêt des solutions obtenues par les grévistes.

Saleck Ould Cheikh avait été condamné à mort en 2011 pour "action terroriste" après un attentat à la voiture piégée d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) visant le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz.

Le rapporteur spécial des Nations unies contre la torture, Juan E. Méndez, avait estimé le 3 février à Nouakchott que les conditions de vie des détenus en Mauritanie étaient "inhumaines", au terme de sa première visite officielle dans ce pays.

Il avait expliqué avoir pu visiter "sans entraves" tous les sites de détention en Mauritanie, y compris celui de Salaheddine, où se trouvent des salafistes condamnés à mort jugés dangereux, notant que les prisons étaient "surpeuplées", souvent "insalubres et insuffisamment ventilées, sans accès effectif aux soins, à l'activité physique et au soleil".

Avec AFP