Des produits illicites saisis à Ouagadougou

Une vue des produits pharmaceutiques illicites, à Ouagadougou, Burkina Faso, le 11 février 2019. (VOA/Lamine Traoré)

Près de 30 tonnes de produits pharmaceutiques illicites ont été saisis à Ouagadougou ces derniers jours. Une opération menée par la police burkinabè qui révèle un vaste réseau dont plusieurs membres ont été arrêtés.

L’opération de la police contre les produits pharmaceutiques illicites a été menée fin janvier début février à Ouagadougou. C’est l’aboutissement d’un long processus d’enquête et de filage.

Une saisie bien importante, selon la police: "142 mètres cubes, soit 28,40 tonnes de produits pharmaceutiques illicites ont été saisis à l’issue de cette opération".

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Plus de 30 tonnes de faux médicaments saisis à Ouagadougou

Le Commissaire principal de police Boukary Traoré, coordonnateur de l’opération par ailleurs membre du Comité national de lutte contre la drogue, explique que "les principales catégories thérapeutiques illicites sont constituées des antidouleurs dont des analgésiques, antipyrétiques, les antipaludiques, les antibiotiques, les vitamines et les produits de confort".

"A cela, il faudra ajouter le Tramadol qui est détourné à des fins de stupéfiants", ajoute-t-il.

Les frontières du pays étant poreuses, les trafiquants font entrer ces produits d’Asie en transitant par le Nigéria, le Ghana et le Togo avant d’arriver au Burkina.

Dominique Ouangrawa, inspecteur des douanes explique que "leur procédure, les itinéraires et même les points de dépôt sont les mêmes".

"La provenance, c’est surtout les régions du Centre-est et de l’Est. C’est par ces régions que les produits rentrent au Burkina. La provenance c’est le Nigéria, le Ghana et surtout le Togo. Nous avons un problème avec le Togo. Il faut une collaboration franche avec les autorités togolaises pour essayer d’enrayer le phénomène à l’origine".

Le trafic de produits pharmaceutiques illicites constitue un problème de santé et de sécurité publique. Ces produits sont vendus dans des marchés et sur des voies publiques.

Sandrine Estelle Gampiné, directrice générale de l’agence nationale de régulation pharmaceutiqueà Ouagadougou, Burkina Faso, le 11 février 2019. (VOA/Lamine Traoré)

"On est en train de s’empoisonner en consommant ces produits du marché illicite", souligne Sandrine Estelle Gampiné, directrice générale de l’agence nationale de régulation pharmaceutique.

"On sait dans quelles conditions ces médicaments sont conservés au-delà d’une certaine température, quelle que soit la manière dont ton médicament a été fabriqué, il n’est plus bon. C’est peut-être accessible, mais on détruit notre organisme et on se crée des problèmes en allant consommer. Les effets de la transformation du produit chimique sont dans le long terme. On se retrouve aujourd’hui avec beaucoup de problèmes d’insuffisances rénaux, de pathologies métaboliques qu’on ne peut même pas expliquer".

Le marché des médicaments illicites représente 10 à 60% du marché global suivant les pays selon les responsables de l’opération.

Toutes les formes thérapeutiques sont touchées par le phénomène y compris les vaccins et les médicaments injectables.

Les produits saisis sont en cours d’analyses en vue de déterminer leur qualité. Les coupables sont passibles de sanctions.