Après trois jours de confinement strict, l'activité économique était à nouveau autorisée à partir de mercredi matin dans ce pays pauvre d'Afrique de l'Ouest qui a enregistré 225 cas de Covid-19 pour 14 morts, dont un médecin.
Les pêcheurs de Tombo, un important port de pêche situé à une cinquantaine de kilomètres au sud de Freetown, ont toutefois appris en se rendant au travail que seuls 15 des centaines de navires au mouillage pourraient prendre la mer.
Cette mesure, qui n'avait pas été annoncée préalablement, a été prise par "crainte que trop de monde ne soit présent" au retour des bateaux sur le marché au poisson, a expliqué à l'AFP Kashor Holland Cole, président de la collectivité locale où se trouve Tombo.
Il a ajouté que cela devait également empêcher que "des bateaux transportent des passagers depuis la Guinée" voisine, alors que les frontières sont fermées.
Lire aussi : La Sierra Leone annonce un nouveau confinement de 3 jours"Juste après cette annonce, les pêcheurs et certains jeunes se sont déchaînés. Ils ont détruit un poste de police, un centre de santé et la maison du chef de la communauté de Tombo", a indiqué à l'AFP un haut responsable policier ayant requis l'anonymat.
"Nous avons imposé un couvre-feu pendant la journée avec les militaires pour restaurer le calme", a expliqué ce responsable. "Des dizaines de personnes ont été interpellées et conduites au commissariat pour les besoins de l'enquête", a ajouté cette source, sans préciser si ces violences avaient fait des morts ou des blessés.
"Nous avons entendu des coups de feu", a déclaré par téléphone à l'AFP Kadiatu Kargbo, qui habite à Tombo.
Lire aussi : Un gardien de prison sierra-léonais tué lors d'une émeute après un cas de coronavirusLe gouvernement sierra-léonais a par ailleurs indiqué que "certains individus et groupes ont commencé à attaquer des ambulances et du personnel médical", sans préciser le nombre d'incidents de ce type ni leur gravité.
Lors de l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest, qui avait fait quelque 4.000 morts en Sierra Leone entre 2014 et 2016, des habitants s'étaient opposés aux tests de dépistage et avaient attaqué du personnel médical chargé de la lutte contre cette fièvre hémorragique.