"Nous voulons être sûrs que la communauté internationale et ses Etats membres en Afrique n'imposeront pas de restrictions de voyage à quiconque se rendant en République démocratique du Congo ou en sortant", a déclaré John Nkengasong, chef du Centre africain de contrôle des maladies au cours d'une conférence de presse.
Une telle mesure "entraverait notre capacité à contrôler efficacement le virus", a-t-il dit.
L'épidémie d'Ebola qui a éclaté dans l'est de la RDC il y a environ un an, a fait près de 1.700 morts.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a qualifié mercredi Ebola "d'urgence de santé publique de portée internationale", un statut réservé aux épidémies les plus graves.
L'OMS a précisé jeudi qu'il n'y avait actuellement aucun cas en dehors de la RDC, mais plusieurs cas avaient été enregistrés en juin en Ouganda, dont deux avaient abouti au décès des patients.
Le ministre de la Santé de la RDC, Oly Ilunga, a indiqué jeudi que les autorités ougandaises recherchaient les contacts d'un poissonnier qui a franchi la frontière pour se rendre dans le district ougandais de Kasese et a vomi quatre fois sur un marché avant de retourner en RDC où il est mort le 15 juillet.
Les autorités congolaises sont particulièrement préoccupées après le décès lundi d'un pasteur qui avait été le premier cas d'Ebola diagnostiqué à Goma, grande ville d'un million d'habitants et carrefour de communications dans la région, située à la frontière du Rwanda.
Les jours de marché, des dizaines de milliers de personnes se rendent de RDC en Ouganda, augmentant de ce fait la possibilité de propager le virus, a souligné M. Nkengasong.
"La menace est élevée. Au moment où nous parlons, il n'y a pas d'épidémie d'Ebola en Ouganda, mais le mouvement massif de population fait que cela peut arriver", a-t-il dit.
En réaction à la déclaration de l'OMS, l'Union africaine envisage de déployer en RDC des membres de son organisation de volontaires, le African Voluntary Health Corps.
Face à l'insécurité qui sape les efforts menés contre l'épidémie, "nous devons faire quelque chose d'extraordinaire pour garantir la sécurité de la zone de riposte (à l'épidémie) de manière à pouvoir y mettre fin rapidement", a ajouté M. Nkengasong.