Des soldats israéliens participent pour la 1ère fois à des manœuvres au Maroc

"C'est la première fois que l'armée israélienne prend une part active à ces manœuvres internationales sur le sol marocain."

Des soldats israéliens vont participer "activement" pour la première fois à des manœuvres militaires sur le sol marocain, l'exercice international "African Lion 2023", le plus large sur le continent africain, qui commence mardi, selon l'armée israélienne.

"Un délégation de 12 soldats et commandants du Bataillon de reconnaissance Golani a quitté dimanche (Israël) pour l'exercice 'African Lion 2023' au Maroc", le pays-hôte, indique un communiqué israélien publié lundi. "C'est la première fois que l'armée israélienne prend une part active à ces manœuvres internationales sur le sol marocain", souligne le communiqué.

Lire aussi : La ministre israélienne des Transports en visite au Maroc

La Brigade Golani est une unité d'infanterie d'élite, engagée régulièrement dans les territoires occupés palestiniens. Co-organisée par le Maroc et les Etats-Unis, la 19e édition de l'exercice "African Lion" doit mobiliser jusqu'au 16 juin près de 8.000 soldats en provenance de 18 pays.

"Pendant les deux prochaines semaines, nos soldats vont se concentrer sur un entraînement dans différentes situations de combat qui combinent guérilla urbaine et guerre souterraine, et qui se conclura par un exercice conjoint pour toutes les armées participantes", détaille le communiqué militaire israélien.

Israël avait déjà participé à "African Lion" l'an dernier mais seulement au niveau des observateurs militaires internationaux, sans déployer de soldats sur le terrain.

Selon l'état-major général des Forces armées royales (FAR) marocaines, ces manœuvres annuelles se dérouleront dans sept régions du pays maghrébin. Elle comprennent des exercices de planification opérationnelle et de lutte contre les armes de destruction massives, des entraînements tactiques terrestres, maritimes, aériens et des forces spéciales, ainsi que des opérations aéroportées, selon les FAR.

Lire aussi : S'allier avec Israël sans abandonner les Palestiniens, le dilemme du Maroc

Le Maroc et Israël s'activent à accélérer leur coopération – militaire, sécuritaire, commerciale et touristique – depuis la normalisation de leurs relations en décembre 2020, dans le cadre des accords d'Abraham, un processus entre l'Etat hébreu et plusieurs pays arabes, soutenu par Washington. En contrepartie, Rabat a obtenu de Washington la reconnaissance de la "souveraineté marocaine" sur le territoire du Sahara occidental face aux indépendantistes du Front Polisario soutenus par Alger.

Après la ministre israélienne des Transports Miri Regev, le président de la Knesset Amir Ohana est attendu mercredi au Maroc pour une visite officielle "historique", la première par un chef du parlement israélien, à l'invitation de son homologue Rachid Talbi El Alami. M. Ohana, ancien ministre israélien de la Sécurité intérieure et membre du Likoud, le parti de droite de Benjamin Netanyahu, est d'origine marocaine.

Toutefois le rapprochement tous azimuts entre les deux pays alliés se heurte, au moins dans l'opinion publique, à l'accession au pouvoir en Israël de courants ultra-nationalistes, hostiles à toute reprise des pourparlers avec les Palestiniens. Si la mobilisation militante a faibli, la cause palestinienne continue de susciter une immense sympathie dans la population marocaine.

Lire aussi : L'opposition islamiste marocaine se défend après le rappel à l'ordre du Palais