Deux membres de la ligue des jeunes tués par une grenade au Burundi

Des membres des Imbonerakure font fuir les manifestants de l'opposition à Kinama dans la capitale Bujumbura, au Burundi, le 25 mai 2015.

Deux membres de la ligue des jeunes du parti au pouvoir au Burundi (Imbonerakure), qualifiée par l'ONU de milice, ont été tués et quatorze autres blessés par l'explosion d'une grenade dimanche soir, ont annoncé lundi la police et les médias locaux.

L'explosion d'une grenade dans un bar de la commune de Gitega (centre) a fait "deux morts et 14 blessés vite évacués à l'hôpital hier (dimanche) vers 20H30", selon un tweet de la police du Burundi, précisant qu'il s'agissait d'une "explosion d'origine criminelle".

Deux suspects ont été arrêtés dès dimanche soir, toujours selon la police burundaise qui n'a pas donné de précisions sur leur identité.

"Les victimes sont toutes des Imbonerakure", a annoncé lundi SOS Médias Burundi, un collectif de journalistes indépendants qui informent sur les réseaux sociaux de la situation au Burundi depuis le début de la crise en avril 2015, citant le chef de cette colline.

"Ces Imbonerakure étaient dans le cabaret qu'ils fréquentent tous les jours et ils étaient clairement visés", a confirmé à l'AFP un habitant de Gitega qui a requis l'anonymat.

Les Imbonerakure, qui quadrillent désormais tout le pays, sont devenus un maillon important de la machine répressive au Burundi, selon les ONG et l'ONU, et sont accusés d'être parmi les principaux responsables des exactions commises au Burundi.

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L'annonce en avril 2015 de la candidature du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat avait plongé le Burundi dans une crise politique qui a fait depuis au moins 1.200 morts et plus de 400.000 déplacés, et sur laquelle la Cour pénale internationale a ouvert une enquête.

Le pouvoir a convoqué pour le 17 mai un référendum sur une réforme de la constitution controversée qui pourrait permettre au président Nkurunziza, 54 ans et au pouvoir depuis 2005, de briguer à partir de 2020 deux mandats de sept ans. Le projet a été critiqué par la communauté internationale, notamment l'Union africaine.

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Avec AFP