Deux morts après un raid policier dans un "centre de radicalisation" en Ouganda

Un officier de la police ougandaise monte la garde sur une rue au centre-ville de Kampala, en Ouganda, 20 février 2011.

La police ougandaise a abattu deux hommes, en a arrêté plusieurs dizaines et a libéré une centaine de femmes et d'enfants lors de la découverte d'un "centre de radicalisation" dans une mosquée de Kampala, ont annoncé samedi des responsables de la sécurité.

Les policiers sont tombés par hasard sur ce centre vendredi en poursuivant un individu soupçonné d'être impliqué dans un enlèvement et un meurtre commis cette année, jusque dans la mosquée Usafi de Kampala.

Une fusillade a éclaté au cours de laquelle deux hommes ont été tués, 36 arrêtés, accusés d'avoir stocké des armes, et un policier a été blessé, a indiqué la police. Dix-huit femmes et 94 enfants étaient retenus à l'intérieur de la mosquée, selon la police.

"Un certain nombre d'enfants et de femmes, sans doute enlevés ou retenus en otages, ont été sauvés", a déclaré un porte-parole de la police, Emilian Kayima, au cours d'une conférence de presse.

"Deux des preneurs d'otages ont été abattus après avoir violemment attaqué et grièvement blessé l'un des agents de sécurité", a-t-il précisé.

L'homme que la police a pourchassé dans la mosquée a été arrêté et placé en détention.

Les liens éventuels entre ce suspect et ceux qui se trouvaient dans la mosquée continuent à faire l'objet d'investigations.

Selon la police, les hommes arrêtés étaient en possession de 23 machettes, 60 balles, d'un arc et d'une flèche.

Ils sont soupçonnés d'être impliqués dans l'enlèvement et la détention illégale de femmes et d'enfants originaires de divers pays d'Afrique de l'Est.

En février, le corps d'une femme appartenant à une influente famille ougandaise, Susan Magara, avait été trouvé trois semaines après son enlèvement et une série de demandes de rançon.

Le crime avait choqué le pays et le président Yoweri Museveni avait confié la direction de l'enquête aux agences de renseignement.

Les forces de sécurité pensent qu'un des principaux suspects, qu'il surveillaient vendredi, s'est rendu compte qu'il était suivi et s'est réfugié dans la mosquée.

Les policiers ont poursuivi le suspect dans la mosquée et la découverte des armes, des femmes et des enfants n'était "ni planifiée ni intentionnelle", a assuré le ministre de l'Intérieur, Jeje Odong. "Si le suspect n'avait pas pénétré dans la mosquée, nous n'aurions eu aucune raison d'y entrer".

Selon le ministre, les enfants "paraissaient effrayés et traumatisés" et semblaient provenir du Burundi, du Rwanda, du Kenya mais aussi de l'Ouganda.

Avec AFP