La révision de la Constitution de 1992, la première depuis 25 ans, vise notamment à "mettre en oeuvre certains engagements de l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali" signé en mai-juin 2015 entre le gouvernement et l'ex-rébellion à dominante touareg dans le nord du pays, et prévoit la création d'un Sénat et d'une Cour des comptes.
Plusieurs manifestations ont déjà été organisées contre ce référendum dont la dernière samedi à Bamako, à l'appel de l'opposition et de la société civile, a réuni des milliers de personnes.
Les détracteurs du projet de texte estiment qu'il donne "trop de pouvoirs" au président de la République et estiment impossible d'organiser le référendum dans le nord du Mali en raison notamment de l'insécurité qui y prévaut, liée aux attaques jihadistes, malgré la présence de l'armée et de forces internationales.
"Nous appelons à surseoir au référendum prévu le 9 juillet, par souci d'apaisement. C'est important pour la paix sociale", a déclaré à l'AFP l'ancien Premier ministre malien Moussa Mara (avril 2014-janvier 2015) par ailleurs président du parti Yéléma.
Un autre parti de cette majorité, le Congrès pour l'initiative et la démocratie (Cnid) de l'ancien ministre Me Mountaga Tall appelle également à "reporter la date du référendum pour calmer la situation".
"Il faut encore une fois jouer la carte de l'apaisement", a insisté un responsable du Cnid, Abba Touré.
Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta reçoit depuis lundi des personnalités dont des responsables d'institutions, des chefs religieux et de partis politiques, pour des discussions sur le référendum.
Le projet de révision constitutionnelle a été adopté en mars en Conseil des ministres et approuvé ensuite par l'Assemblée nationale. La campagne référendaire est prévue du 23 juin au 7 juillet.
Le précédent scrutin au Mali, les élections municipales, avait dû être reporté à plusieurs reprises, pour finalement se tenir en novembre 2016 sur une partie seulement du territoire en raison des violences dans le pays, en particulier dans le Nord.
Avec AFP