Deux soldats et quatre supplétifs de l'armée tués dans des attaques au Faso

Des officiers de l'armée burkinabé patrouillent près d'un véhicule blindé français stationné à Kaya en transit vers le Niger voisin, le 20 novembre 2021.

Deux soldats burkinabè et quatre supplétifs civils de l'armée, ont été tués mercredi et jeudi lors de deux attaques commises par des jihadistes présumés dans le nord et le nord-ouest du Burkina Faso, a annoncé l'état-major des armées.

"Ce jeudi, les forces de défense et de sécurité de la ville de Djibo", dans la province du Soum (nord), "ont déjoué une tentative de pillage de plusieurs boutiques, planifiée par un groupe d’individus armés", indique un communiqué de l'état-major.

L'armée affirme que "les assaillants ont tiré des obus simultanément sur la base du Peloton de sécurité et d’intervention de la gendarmerie (PSIG) et sur le 14e régiment Interarmes, pendant que d’autres essayaient de prendre d’assaut les boutiques".

"Les obus tirés ont malheureusement causé la mort d’un militaire et de quatre Volontaires pour la défense de la patrie (VDP)", des supplétifs civils qui combattent aux côtés des soldats, précise l'armée qui fait également état de "huit militaires blessés".

Le communiqué ajoute qu''au moins" sept assaillants ont également été tués.

"La situation est actuellement sous contrôle et les actions de sécurisation se poursuivent dans la zone", affirme-t-il.

Selon l'armée, qui a récemment sécurisé un convoi de ravitaillement au profit des commerçants de la ville de Djibo, "cet incident montre donc une volonté manifeste des groupes terroristes de la zone, à bout de souffle, de se ravitailler en vivres et en produits de première nécessité".

Par ailleurs, l'armée a annoncé dans le même communiqué que, mercredi dans la province du Sourou (nord-ouest), "une unité en mission de reconnaissance offensive a eu un accrochage avec un groupe de terroristes à quelques kilomètres de Gomboro" au cours duquel un officier a été tué.

Rendant hommage aux victimes, le chef d'état-major des armées, le colonel David Kabré, a exhorté "l’ensemble des unités à maintenir la pression sur les groupes armés qui montrent de plus en plus des signes de faiblesse".

Le Burkina Faso, en particulier le nord et l'est, est la cible d'attaques jihadistes depuis 2015 perpétrées par des mouvements affiliés à Al-Qaïda et à l'Etat islamique qui ont fait plus de 2.000 morts et 1,8 million de déplacés.

Le nouvel homme fort du pays, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, qui a renversé fin janvier le président Roch Marc Christian Kaboré, accusé d'être inefficace face à la violence jihadiste, a fait de la question sécuritaire sa "priorité".

Après une relative accalmie lors de sa prise de pouvoir, M. Damiba fait face à une recrudescence d'attaques de jihadistes présumés qui ont fait depuis mi-mars plus de 200 morts, civils et militaires.