"Nous avons perdu deux soldats ce matin sur la route de Taoudeni, il y a cinq blessés qui sont au niveau de l’hôpital régional de Tombouctou" mais leur vie n'est pas en danger, a déclaré à un correspondant de l'AFP le gouverneur de Tombouctou, Bakoun Kanté.
Les services de communication de l'armée ont confirmé ces informations, sans attribuer précisément la paternité de l'attaque. Des groupes jihadistes qui cherchent à imposer leur loi et s'en prennent aux représentations de l'Etat et à la présence étrangère opèrent dans la région de Tombouctou.
Un récent rapport du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres note que la région de Tombouctou a connu un "calme relatif" ces tout derniers mois alors que le centre du pays continuait à subir un niveau élevé de violence et que la région dite des trois frontières avec le Niger et le Burkina Faso (nord-est) accusait une "importante détérioration" sécuritaire.
Le rapport souligne que les attaques, certes moins nombreuses, ont surtout continué là où l'Etat malien maintient une présence. Ailleurs, dans les vastes étendues qui sont passées sous le contrôle ou l'influence des groupes extrémistes, les populations locales sont de plus en plus livrées aux violations des droits humains.
Le Mali est plongé dans une profonde crise sécuritaire, politique et humanitaire depuis le déclenchement d'insurrections indépendantiste et jihadiste en 2012. La propagation jihadiste a gagné le centre et les pays voisins. S'y ajoutent les violences intercommunautaires et crapuleuses.
La junte qui a pris le pouvoir par la force en 2020 s'est détournée de la France et de ses alliés européens, et tournée vers la Russie pour la soutenir. Elle revendique la "débandade" causée selon elle parmi les jihadistes par une vaste opération lancée en décembre 2021. Le porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga, disait lundi qu'on "ne peut pas occulter l'amélioration de la situation sécuritaire grâce à la montée en puissance de nos FAMa (Forces armées maliennes) qui est une source de fierté et qui est un fait tangible".
Le rapport de M. Guterres et un autre concomitant de la mission de l'ONU au Mali (Minusma) renvoient une image plus sombre.