Le chef de la junte, Mahamat Idriss Déby Itno, a donné samedi à N'Djamena le coup d'envoi de ce dialogue, boycotté par certains groupes armés et de membres de la société civile, qui doit déboucher sur des élections "libres et démocratiques" et le transfert du pouvoir aux civils.
"Le dialogue est repoussé pour des raisons d'organisation, notamment à cause de l'arrivée tardive de certaines délégations, ce n'est aucunement pour des raisons politiques", a déclaré Abderaman Koulamallah, le porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication nommé par la junte. "Tout va bien pour le moment, le timing est bon", a poursuivi M. Koulamallah.
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Quelque 1.400 délégués, membres de syndicats, de partis politiques et de la junte au pouvoir, se réuniront pendant 21 jours, pour discuter de la réforme des institutions et d'une nouvelle Constitution, qui sera ensuite soumise à référendum. Ce DNI, qui devait initialement se tenir en février avant d'être plusieurs fois repoussé, s'ouvre moins de deux semaines après la signature, à Doha, d'un accord entre la junte tchadienne et une quarantaine de groupes rebelles.
"Cette semaine sera consacrée à l'adoption d'un règlement intérieur", a déclaré à l'AFP Saleh Kebzabo, ancien candidat à la présidentielle et opposant à Idriss Déby Itno, premier vice-président du comité d'organisation du dialogue national inclusif (CODNI).
Les travaux dans les commissions, qui ont notamment pour thèmes les questions sociales, la paix et la réconciliation nationale ou bien encore les libertés fondamentales, doivent débuter le 30 août. Le calendrier initial prévoit une cérémonie de clôture le 20 septembre. "La question de la durée n'est pas une question impérative, si cela doit prendre plus de jours, nous prendrons plus de jours", a affirmé M. Koulamallah.
Mahamat Idriss Déby Itno est arrivé au pouvoir en avril 2021 à la suite de son père Idriss Déby, mort au front contre des rebelles. Le nouvel homme fort du pays, à la tête d'un Conseil militaire de transition (CMT) a promis que la transition des élections à l'issue d'une période de transition de 18 mois, censée se terminer en octobre, et de ne pas se présenter aux futures élections.
Mais le chef de la junte a porté en juin 2021 un premier coup de canif à ses promesses, en envisageant une prolongation de 18 mois de la transition et en remettant son "destin" à "Dieu" sur une éventuelle candidature à la présidentielle.