Le "dialogue national" ne résoudra rien selon l'ex-rébellion congolaise du M23

Des membres de l'ex-rébellion congolaise du M23 au nord de Goma, RDC, le 27 novembre 2012.

Le "dialogue national" en cours à Kinshasa pour sortir la République démocratique du Congo de la crise politique n'apportera aucune réponse aux graves défis qui se posent dans l'est de ce pays, estime l'ex-rébellion congolaise du M23 dans un communiqué reçu mercredi.

"Le dialogue actuel n'est pas susceptible d'apporter des solutions idoines aux problèmes urgents d'insécurité généralisée [...] qui font le calvaire quotidien des populations du Congo oriental", écrit Bertand Bisimwa, président du Mouvement du 23 mars (M23).

"Il est inacceptable que les graves problèmes de sécurité [dans l'Est] soient relégués continuellement dans la rubrique 'accessoires' de l'agenda ou carrément dans les oubliettes de ceux qui prétendent s'arroger le monopole d'élaboration des priorités du pays", ajoute M. Bisimwa.

Dernier avatar des rébellions à dominante tutsi soutenues par l'Ouganda et le Rwanda dans l'est du Congo, le M23 a été défait en novembre 2013 après 18 mois de guerre dans la province du Nord-Kivu, ce qui avait fait naître l'espoir d'un retour de la paix dans un Est congolais en proie aux conflits armés depuis plus de vingt ans.

Mais la normalisation entre le M23 et Kinshasa piétine depuis des mois, ce dont les deux anciens belligérants se renvoient mutuellement la responsabilité, et la violence continue d'ensanglanter la partie orientale du pays, encore gangrenée par la présence de plusieurs dizaines de groupes armés.

Le "dialogue national" congolais s'est ouvert le 1er septembre sous l'égide d'une facilitation de l'Union africaine (UA), en l'absence de la majeure partie de l'opposition au président Joseph Kabila, dont le mandat s'achève le 20 décembre, et à qui la Constitution interdit de se représenter.

Ce forum est censé permettre à la RDC de sortir de la crise politique qui la ronge depuis la réélection contestée de M. Kabila en 2011, et favoriser l'organisation des élections en retard ou à venir, comme la présidentielle devant avoir lieu avant la fin de l'année mais qui apparaît aujourd'hui impossible à tenir dans les temps.

L'essentiel des onze points inscrits à son ordre du jour touche au processus électoral. Seul le point numéro 8 ("sécurité des personnes sur toute l'étendue du territoire national") semble de nature à pouvoir mettre l'accent sur les défis de la stabilisation de l'Est congolais.

Avec AFP