Si Diana Donsa était un vin, on dirait d’elle qu’elle est corsée. À 34 ans, la jeune femme est tombée dans ce breuvage par un concours de circonstances.
Il y a six ans, alors qu’elle était encore responsable de son propre salon de coiffure, cette dame à l’allure de mannequin décide de devenir serveuse dans une cave à vin pour arrondir ses fins du mois.
Très vite, elle prend gout à son nouveau job, et c’est le début d’une aventure tantôt rosée, corsée…voire moelleuse.
Your browser doesn’t support HTML5
"J'ai pris goût au travail et je me suis formée dans le domaine du vin", se souvient-elle.
Élégante dans sa chemise blanche et son tablier vert bien en place, elle se trahit avec une tache de vin sur la manche. Sans complexe, elle répète à qui veut l’entendre qu’elle n’a pas fait de grandes études.
Après les cours primaires, celle qui a côtoyé John Euvrad, le meilleur sommelier de France 2007, lors d’un stage de ce dernier à Lomé, n’a pas pu continuer ses études.
Défiant les préjugés que seules les études supérieures prédisposent à une bonne carrière, Diana démontre le contraire par son dévouement à la tâche.
"Elle connaît les vins, elle sait les apprécier, en parler aux clients pour les conseiller", complimente Esther Sédjro, responsable du restaurant "Signature" où officie Diana Donsa.
Gestion des stocks, réception des livraisons, nettoyage des carafes, recevoir quelques fournisseurs et déguster les nouveaux produits, vérification des températures et, bien sûr, mise à jour des cartes, c'est le quotidien de la jeune femme.
Pour satisfaire sa clientèle, Diana ne s’empêche pas d’affoler ses papilles.
"Vous avez peur que je ne devienne alcoolique ? Non, ça n’arrivera pas", rassure-t-elle.
Pour plus de productivité, Diana ne néglige rien. "Quand il s'agit de retenir toute une carte, il faut avoir une bonne mémoire. Alors, comme les sportifs, il faut s'entraîner tous les jours", explique-t-elle.
Il a y quelques mois, celle-là qui propose une cave de quelque centaine de références s’est inscrite en cours d’anglais et prépare un stage de perfectionnement, en France.
Au bout de la course, son rêve : décrocher cette fameuse distinction qui consacre chaque trois an les grands sommeliers du monde. Un véritable challenge pour cette sommelière qui a la tête dans les étoiles.
Kayi Lawson, correspondante à Lomé