"Mercredi, 12 civils ont été tués par des hommes armés dans le village de Tigula, dans la commune rurale de Mondoro. Jeudi, six autres civils partis à la recherche des corps des douze tués ont été à leur tour tués par les mêmes hommes", a déclaré vendredi à l'AFP un élu de Mondoro sous couvert de l'anonymat.
Le déroulement des faits et le bilan ont été confirmés par un autre élu municipal.
"Un véhicule de l'armée qui transportait des vivres, près du village de Tigula, a explosé, tuant un militaire. Ayant entendu l'explosion, les villageois ont pris la direction du lieu (de l'explosion) pour secourir les militaires lorsque des terroristes sont intervenus pour les exécuter", a détaillé cet élu local.
Lire aussi : Merkel appelle à aider les pays du G5 Sahel dans leur lutte contre les jihadistesSix autre civils partis jeudi à la recherche du premier groupe de personnes dont ils étaient sans nouvelles ont été à leur tour "tués par les terroristes", a-t-il poursuivi.
Le bilan de 18 civils tués est également confirmé par une source de sécurité, qui n'a cependant pas fait état du soldat tué.
"Les assaillants ont mis des mines dans les corps des douze civils. On ne sait pas très bien encore si c'est en voulant prendre les corps que les six (autres civils) ont été tués ou s'ils ont été exécutés comme les autres", a indiqué cette source de sécurité.
Des enquêteurs ont été envoyés vendredi dans la zone de Mondoro pour savoir "exactement" ce qui s'est passé, a indiqué à l'AFP une autre source de sécurité.
Lire aussi : La tuerie d'Ogossagou était une "attaque planifiée, organisée et coordonnée"Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda. Ces groupes en ont été en grande partie chassés par une intervention militaire internationale, lancée en janvier 2013 à l'initiative de la France, qui se poursuit.
Mais des zones entières du pays échappent encore au contrôle des forces maliennes, françaises et de l'ONU, régulièrement visées par des attaques, malgré la signature en mai-juin 2015 d'un accord de paix, censé isoler définitivement les jihadistes, dont l'application accumule les retards.
Depuis 2015, ces attaques se sont étendues au centre et au sud du Mali et le phénomène déborde sur les pays voisins, en particulier le Burkina Faso et le Niger, se mêlant très souvent à des conflits intercommunautaires.