Cinq mois d'affrontements entre les camps de l'ex-président Laurent Gbagbo et celui d'Alassane Ouattara après les résultats contestés de l'élection présidentielle de 2010 avaient fait 3.000 morts et avaient été marqués par de nombreuses atrocités contre des civils.
"Monsieur le président, sept ans après les graves crimes commis en Côte d’Ivoire, les victimes attendent toujours que justice leur soit rendue", plaident les ONG dans cette lettre ouverte cosignée par la Fédération internationale des droits de l'homme, Human Rights Watch, la Ligue ivoirienne des droits de l’homme, le Mouvement ivoirien des droits humains et six autres organisations.
"Cependant personne n’a encore été condamné par les tribunaux ivoiriens pour les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité perpétrés pendant la crise".
"Malgré l’inculpation, par plusieurs juges ivoiriens de la Cellule spéciale d’enquête et d’instruction, de plusieurs dizaines de responsables militaires et civils pour des violations graves des droits humains pendant la crise de 2010-2011, le seul procès à s’être tenu jusqu’à présent (...) a été celui de Simone Gbagbo, l’ex-première dame du pays. Son acquittement, à l’issue d’une instruction précipitée et de violations des règles de procédure, n’a guère servi la cause de la justice", estiment les ONG dans la lettre ouverte.
Hors de Côte d'Ivoire, Laurent Gbagbo et l'un de ses principaux lieutenants Charles Blé Goudé sont actuellement jugés par la Cour pénale internationale à La Haye pour crimes contre l'humanité.
Les ONG s'inquiètent d'une différence de traitement par la justice entre les deux camps.
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"En dépit de vos promesses antérieures de rendre justice en toute impartialité, les enquêtes et poursuites judiciaires sur les crimes attribués aux Forces Républicaines de Côte d’Ivoire et aux différents éléments qui vous ont soutenu, n’ont pas toujours bénéficié de la même diligence que celles relatives aux crimes imputés aux forces de sécurité, milices et mercenaires ayant soutenu le président Laurent Gbagbo".
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"Nos organisations vous demandent donc (...) que toutes les mesures soient prises pour permettre la tenue rapide des procès relatifs à la crise postélectorale", conclut la lettre.
Contactée par l'AFP, la présidence ivoirienne n'a pas souhaité réagir dans l'immédiat.
Avec AFP