"Il y a 142 barrages routiers dans le pays", a indiqué mercredi le vice-ministre de l'Intérieur, Javier Issa, qui a dénoncé la présence de manifestants armés autour de certains d'entre eux.
Ces barrages concernent les neuf départements du pays, mais sont surtout concentrés autour des grandes villes, La Paz, sa voisine El Alto, Cochabamba et Santa Cruz, selon le dernier décompte du ministère de l'Intérieur.
Des partisans du Mouvement vers le socialisme (MAS), le parti de l'ancien président Evo Morales ont commencé à bloquer les routes le 3 août après l'annonce par le Tribunal Suprême Electoral d'un nouveau report des élections présidentielle et législatives en raison de la pandémie de coronavirus.
D'abord prévues le 3 mai, ces élections avaient déjà été reportées une première fois au 6 septembre. Les protestataires estiment que ce nouveau report sera préjudiciable pour le candidat du MAS et dauphin d'Evo Morales, Luis Arce, en tête dans les intentions de vote pour le premier tour, selon les derniers sondages.
En pleine pandémie, ces blocages routier compliquent l'approvisionnement en denrées des principales villes du pays, où des pénuries ont été constatées tout comme un début de spéculation sur les prix.
Ils rendent également plus difficile l'arrivée de bouteilles d'oxygène médical dans les hôpitaux pour les malades du Covid-19. Le pays andin de onze millions d'habitants compte à ce jour 93.300 cas déclarés, dont 3.761 décès.
Lire aussi : La Bolivie repousse encore ses élections générales à cause du coronavirusMardi, l'Eglise catholique, l'Union Européenne et l'ONU ont annoncé une démarche conjointe pour tenter de mettre en œuvre un dialogue entre les différentes parties en conflit, dont le gouvernement intérimaire de la présidente de droite Jeanine Añez et l'opposition de gauche.
Selon l'Eglise catholique, les discussions pourraient débuter dès mercredi entre le gouvernement, le Parlement, l'instance électorale, les partis politiques et les syndicats.
La Bolivie traverse une crise post-électorale depuis le scrutin d'octobre 2019. Le président sortant, Evo Morales, s'est proclamé vainqueur de la présidentielle pour un quatrième mandat, mais l'opposition a crié à la fraude.
Après des semaines de manifestations, le président indigène a démissionné début novembre et fui la Bolivie, lâché par la police et l'armée. Un gouvernement intérimaire est en place depuis lors, dans l'attente de nouvelles élections.
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