Djibouti : "arrestation arbitraire" d'un opposant, selon une ONG

ARCHIVES - Les électeurs font la queue pour voter à l'élection présidentielle, dans la capitale Djibouti, le vendredi 9 avril 2021.

Un opposant politique belgo-djiboutien, Moustapha Ahmed Ali, a été arrêté jeudi à son arrivée à l'aéroport de Djibouti et se trouvait toujours détenu mardi, selon la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH) qui dénonce une "arrestation arbitraire".

Coordinateur en Europe du parti politique djiboutien Mouvement pour le Renouveau Démocratique et le Développement (MRD), vivant en Belgique, il s'était rendu à Djibouti pour voir sa famille, précise un communiqué de la FIDH et de la Ligue djiboutienne des droits de l'Homme (LDDH).

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"Arrêté à sa descente d'avion, Moustapha Ahmed Ali est toujours en détention" alors que le délai légal ne prévoit que 48 heures, indique l'ONG qui déplore une "nouvelle arrestation arbitraire d'un opposant politique". "Aucune explication n'a été donnée pour justifier (sa) détention", il n'a accès "ni à un avocat, ni à un médecin" et sa famille ne peut lui rendre visite, ajoute-t-elle.

"Tout laisse penser à une détention pour des motifs politiques", observe la FIDH. "L'instrumentalisation de la justice par le régime pour régler ses comptes politiques témoigne des atteintes constantes à la séparation des pouvoirs", estime-t-elle. Djibouti est un Etat stable en plein coeur d'une région troublée et qui suscite l'intérêt des grandes puissances. Il accueille notamment des bases militaires américaine, française et chinoise.

Le parti au pouvoir a remporté fin février largement et sans surprise des élections législatives. Les principaux partis d'opposition avaient boycotté ce scrutin, notamment le MRD qui, rappelle la FIDH, a été dissous en 2008 et dont le pouvoir empêche le ré-enregistrement malgré une décision en ce sens en 2020 du Comité des Nations unies des droits de l'Homme.

Mi mars, la FIDH avait dénoncé l'arrestation et l'expulsion de Djibouti de son vice-président accompagné d'une chargée de programme et avait exigé des autorités qu'elles fournissent des "explications". Leur mission était d'établir un état des lieux de la situation des défenseurs des droits humains dans ce pays de la Corne de l'Afrique, selon l'ONG.