Donald Trump, à la traîne dans les sondages, prédit un nouveau "Brexit"

Donald Trump et Hillary Clinton au débat de Las Vegas, le 19 octobre 2016.

Hillary Clinton et Donald Trump ont donné le coup d'envoi lundi des deux dernières semaines de la campagne présidentielle américaine, le milliardaire républicain prédisant qu'il ferait mentir les sondages, avec une surprise dans les urnes digne du Brexit.

"C'est une chance unique dans notre vie, notre dernière chance, dans quatre ans ce sera trop tard", a-t-il lancé lors d'un gigantesque meeting à Tampa en Floride, grand Etat où il est donné perdant contre la démocrate. "Je demande aux Américains de s'élever au-dessus du tumulte et du bruit".

"Nous sommes en train de gagner, et pas seulement en Floride, nous allons tout gagner", avait-il déclaré plus tôt lors d'un premier meeting, lui aussi électrique, à St. Augustine.

Au niveau du pays, les sondages ne lui sont pas plus favorables qu'en Floride. L'ancienne chef de la diplomatie recueille 45% des intentions de vote en moyenne contre environ 40% pour Donald Trump et 6% pour le libertarien Gary Johnson. Cette avance est très supérieure à celle qui a permis à Barack Obama d'être facilement réélu il y a quatre ans.

"Quand nous gagnerons, votre voix se fera entendre dans les couloirs de Washington et dans le monde entier. Ce qui se passe est plus fort que le Brexit", a néanmoins martelé Donald Trump.

Le candidat populiste a dénoncé avec une intensité renouvelée la collusion, selon lui, des instituts de sondages, des médias et du camp d'Hillary Clinton, qualifiée tour à tour de "menteuse", "crapule" et "corrompue".

Et il a dénoncé, à Tampa, le bilan environnemental du président sortant.

"Nous allons annuler des milliards et des milliards de paiements aux programmes des Nations unies sur le changement climatique, et nous utiliserons l'argent pour améliorer les infrastructures environnementales des Etats-Unis, notamment l'aquifère de Floride", a-t-il promis.

- Clinton vise le Congrès -

Celle qui pourrait devenir la première femme présidente des Etats-Unis a fait campagne dans le New Hampshire (nord-est), où les sondages la donnent gagnante, et où elle est venue donner un coup de pouce à la candidate démocrate au Sénat, Maggie Hassan.

Les démocrates estiment possible de reprendre la chambre haute du Congrès aux républicains le 8 novembre, ce qui aiderait une éventuelle présidente Clinton à faire voter ses réformes.

"Nous devons mettre fin aux dysfonctionnements qui paralysent Washington", a lancé Hillary Clinton, précédée sur scène par la sénatrice anti-Wall Street Elizabeth Warren, hussarde préférée du camp démocrate contre Donald Trump.

Toute la famille démocrate sillonnait les Etats-Unis pour aider ainsi Hillary Clinton et les candidats au Congrès, notamment Barack Obama, qui se trouvait en Californie.

Il ne suffit pas "qu'Hillary gagne, nous devons l'aider à gagner largement pour envoyer un message", a dit le président sortant lors d'une réception de levée de fonds à La Jolla. "Nous ne voulons pas qu'elle passe de justesse, surtout quand l'autre commence à râler en affirmant que le jeu est truqué".

- L'élection a commencé -

Les électeurs de Chicago, Washington, Charlotte, Miami, Las Vegas et de nombreuses villes à travers les Etats-Unis peuvent déjà se rendre dans des bureaux de vote et glisser leur bulletin dans l'urne, une option de plus en plus disponible à chaque élection. Ces bulletins ne seront dépouillés que le mardi 8 novembre, jour officiel du scrutin.

"Il y aura une grande file d'attente pour voter le jour de l'élection, alors qu'aujourd'hui c'était très, très facile", témoignait un électeur à Miami, Miguel Fuentes.

Pas moins de 37 des 50 Etats américains proposeront le vote anticipé en personne d'ici au jour J, et tous offrent le vote par courrier, selon des règles variables.

Au total en 2012, un tiers des bulletins de vote ont ainsi été transmis en avance, selon le bureau du recensement. Un record qui devrait être battu cette année, selon le camp Clinton.

A ce jour, au moins six millions d'Américains ont voté, selon le professeur Michael McDonald à l'Université de Floride, un chiffre à comparer aux quelque 130 millions de voix attendues.

Avec AFP