"Le livre de Woodward est du n'importe quoi. C'est juste une énième attaque contre moi, un feu nourri de tirs qui me visent, en utilisant des sources anonymes qui ont depuis été réfutées", a écrit dans un tweet le président américain, à moins de 24 heures de la sortie prévue du livre.
M. Woodward, connu pour ses révélations dans l'affaire du Watergate, qui a entraîné en 1974 la chute du président Richard Nixon, brosse dans son texte incendiaire le portrait d'un Donald Trump inculte, colérique et paranoïaque, que ses collaborateurs s'efforcent de contrôler pour éviter les pires dérapages.
Ce tableau accablant a été conforté cette même semaine dernière par une tribune anonyme publiée dans le New York Times, dans laquelle un haut responsable gouvernemental américain décrit comment les collaborateurs du président s'escriment à limiter les conséquences potentiellement désastreuses de certaines de ses décisions impétueuses.
Lire aussi : Woodward dresse un tableau accablant de la Maison Blanche sous TrumpOutré par cette missive, Donald Trump avait appelé vendredi son ministre de la Justice, Jeff Sessions, à enquêter, pour des raisons de "sécurité nationale", sur l'auteur de cette tribune.
Le New York Times a réagi en affirmant qu'une telle enquête serait "un abus de pouvoir".
Mais la Maison Blanche persiste et signe.
"Quelqu'un qui tente activement d'affaiblir le président légitimement élu et toute la branche exécutive du gouvernement, cela me semble être très problématique et une chose sur laquelle" le ministère de la Justice "devrait se pencher", a déclaré lundi sa porte-parole, Sarah Sanders, en conférence de presse.
Au journaliste qui affirmait que cette lettre anonyme ne représentait pas un délit, Sarah Sanders a répondu: "Je ne suis pas avocate. C'est au ministère de la Justice d'en décider".
La tribune a provoqué "une grande inquiétude", a-t-elle ajouté. Son auteur anonyme y raconte notamment qu'au début du mandat de Donald Trump, des membres du cabinet ont brièvement envisagé de faire jouer le 25e amendement de la Constitution américaine qui permet, au terme d'un processus complexe, d'écarter le président de ses fonctions s'il est jugé inapte. Il n'a jamais été utilisé.
"Franchement, cela est insultant pour les près de 62 millions de gens qui ont soutenu ce président et ont voté pour lui, soutenu son agenda, et observent et applaudissent désormais chaque jour alors qu'il met en oeuvre, avec succès, son programme", a lancé Sarah Sanders.
Avec AFP