La Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) a annoncé vendredi le maintien de la suspension de la Fédération russe d'athlétisme (ARAF) pour les compétitions internationales, laissant la porte ouverte à la présence de certains athlètes russes aux jeux Olympiques de Rio au mois d'août.
Le verdict de l'IAAF est tombé officiellement vendredi à Vienne, dans la capitale autrichienne, après avoir été dévoilé par le ministère russe des Sports lui-même, 45 minutes plus tôt. Le ministère avait alors parlé d'une décision "attendue" face à laquelle la Russie allait "réagir".
Des l'annonce du ministre des Sports, Vitali Moutko, la double championne olympique de saut à la perche, Yelena Isinbayeva, qui espérait finir sa carrière en beauté à Rio, a aussitôt annoncé qu'elle porterait plainte devant les tribunaux.
"C'est une violation des droits de l'Homme. Je ne peux pas me taire, (...) je vais prendre des mesures. Je vais m'adresser à une cour des droits de l'Homme", a-t-elle déclaré à l'Agence de presse russe TASS, sans préciser exactement auprès de quel tribunal elle souhaitait porter l'affaire.
"Les résultats du vote des membres du conseil de l'IAAF ont créé une situation sans précédent: les athlètes russes ne pourront pas participer aux XXXIe jeux Olympiques 2016 à Rio", a admis le ministère russe des Sports, dans un communiqué, se disant "très déçu" par cette décision de la Fédération internationale.
Avec cette décision, c'est un géant de l'athlétisme, la deuxième nation de ce sport aux JO de Londres 2012, qui sera donc absente sur le tartan du stade olympique de Rio en août.
Suspendue depuis novembre par l'IAAF, suite à un rapport cinglant d'une commission d'enquête indépendante de l'Agence mondiale antidopage (AMA) qui avait dénoncé un système de dopage institutionnalisé en Russie, la Fédération russe d'athlétisme pensait avoir fait ce qu'il fallait pour éviter cette sanction.
"Nous avons fait tout ce que nous pouvions (...) Il y avait 100 critères qu'on nous a présentés et à mon avis, nous les avons tous remplis", avait ainsi affirmé jeudi Vitali Moutko, à l'agence de presse Interfax.
L'IAAF semblait vendredi d'un avis très différent en assurant que la Fédération russe aurait encore eu besoin de "18 à 24 mois" pour se mettre en conformité avec les règles internationaux antidopage.
Vendredi encore, le président russe Vladimir Poutine a une nouvelle fois balayé ces accusations, martelant que la Russie ne disposait pas de programme "de dopage organisé par l'Etat".
"Nous allons réagir", a cependant annoncé M. Moutko, sans préciser la nature de cette réaction russe à venir.
"Nous espérons que le Comité international olympique (CIO) pourra corriger cette situation de manière quelconque", a insisté M. Moutko auprès de l'agence de presse R-Sport en faisant référence à la prochaine réunion du CIO mardi.
Avec AFP