"Le tribunal de première instance de Nador a condamné aujourd'hui l'ensemble des (33) migrants à onze mois de prison ferme chacun", a déclaré à l'AFP leur avocat Khalid Ameza. "C'est un jugement très sévère au regard des éléments du dossier et des circonstances des faits", a souligné l'avocat, faisant part de son intention de faire appel.
"Nous espérons que la cour d'appel rectifiera ce jugement sévère", a réagi l'Association marocaine des droits de l'Homme (AMDH) de Nador, ville marocaine frontalière de l'enclave espagnole, où a eu lieu la tragédie. Ces 33 personnes en situation irrégulière étaient poursuivies pour "entrée illégale sur le sol marocain", "violence contre agents de la force publique", "attroupement armé" et "refus d'obtempérer".
Le procès d'un deuxième groupe de 29 clandestins – dont un mineur –, qui s'est ouvert le 13 juillet, a été ajourné, lui, au 27 juillet, également devant un tribunal de Nador. Ce deuxième groupe est en outre poursuivi pour "participation à une bande criminelle en vue d'organiser et faciliter l'immigration clandestine à l'étranger".
Les 62 inculpés faisaient partie de près de 2.000 migrants, en majorité des Soudanais, qui ont tenté de pénétrer par la force le 24 juin dans la cité autonome espagnole de Melilla, située en territoire marocain.
Le drame a fait 23 morts parmi les migrants, selon les autorités marocaines, et provoqué une forte indignation au Maroc et au-delà. Ce bilan humain est le plus lourd jamais enregistré aux frontières entre le Maroc et Ceuta et Melilla, qui constituent les seules frontières terrestres de l'UE avec le continent africain.
Une mission d'information marocaine a conclu la semaine dernière à la mort "par asphyxie" des migrants ayant péri lors de la tentative de passage à Melilla, mettant hors de cause les forces de l'ordre.