Duel crucial entre Clinton et Trump pour la présidentielle

Le duel, qui durera 90 minutes à l'université Hofstra près de New York, sera diffusé ce soir au États-Unis.

Hillary Clinton et Donald Trump s'affrontent lundi soir lors d'un débat télévisé crucial pour l'issue de la présidentielle, les deux candidats - aussi impopulaires l'un que l'autre - ayant du mal à convaincre les indécis.

Les sondages donnent la démocrate et le républicain au coude à coude et on attend une audience digne d'une finale de football américain pour le duel, retransmis en direct à la télévision mais aussi en streaming et bien sûr décortiqué en temps réel sur les réseaux sociaux.

Le dernier sondage national en date, effectué pour Washington Post/ABC News et publié dimanche, donne les deux candidats dans la marge d'erreur, avec 46% des intentions de vote pour Mme Clinton et 44% pour Donald Trump dans un match à 4 incluant les deux autres petits candidats libertarien et vert.

Sans Gary Johnson et Jill Stein, l'écart est le même 49%-47%.

Même scénario dans deux Etats clés, qui peuvent basculer dans un camps ou dans l'autre le 8 novembre. En Pennsylvanie, comme dans le Colorado, les deux candidats n'affichent qu'un point de pourcentage d'écart pour une marge d'erreur de 3,5 points, révèle un sondage CNN/ORC publié lundi.

Les deux candidats vont en découdre pendant 90 minutes à l'université Hofstra près de New York.

La moindre phrase, le moindre dérapage, peuvent avoir de lourdes conséquences, dans une campagne nauséabonde et extrêmement polarisée, où les attaques ont souvent remplacé la substance.

Donald Trump, 70 ans, républicain atypique, show-man populiste et impulsif qui se présente comme un outsider, devra prouver qu'il a l'étoffe d'un président. Il a promis d'être "respectueux" avec son adversaire démocrate, qu'il a surnommée "Hillary la crapule".

Hillary Clinton, 68 ans, extrêmement expérimentée, ancienne First Lady, ancienne sénatrice et ancienne secrétaire d'Etat, devra convaincre des électeurs peu enthousiastes qui doutent de son honnêteté.

Barre plus haute pour Clinton

Jusqu'à 90 millions d'Américains, selon certaines estimations, seront rivés à leur petit écran pour ce premier des trois débats présidentiels.

Mme Clinton, qui a participé à 30 débats politiques depuis 2000, est rompue à l'exercice. Elle est réputée pour y être très bonne, mais la barre est plus élevée pour elle.

Après pratiquement 40 ans de service public, elle connaît parfaitement ses dossiers et 88% des Américains la trouvent intelligente. Mais 65% ne la trouvent pas honnête et 52% ont une opinion négative de cette cérébrale un peu froide. L'affaire de ses emails, les doutes alimentés par son adversaire sur la Fondation Clinton, ses liens avec Wall Street, ont contribué à ternir son image.

Elle a suspendu sa campagne ces derniers jours pour se préparer, s'est cloîtrée avec ses conseillers et ses dossiers chez elle à Chappaqua, au nord de New York, s'entraînant notamment avec des proches jouant le rôle de Trump, à toutes les facettes possibles de son adversaire républicain.

Car le but du camp démocrate est de le faire craquer, pour montrer que Donald Trump n'a pas le tempérament d'un président.

Le républicain a lui pris son vendredi pour se préparer, et devait encore travailler dimanche au débat. Mais il a continué ses meetings les autres jours.

La préparation du débat "se passe très bien", a-t-il affirmé, volontairement décontracté.

Il n'a aucune expérience d'un débat présidentiel: 90 minutes de pression intense, avec une seule adversaire et un modérateur, qui sera lundi le présentateur du journal du soir de la chaîne NBC, Lester Holt.

Mais il compte sur son instinct, et n'a semble-t-il pas voulu s'entraîner avec une fausse Hillary. Le but de ses conseillers: qu'il reste calme.

Il est perçu encore plus négativement que Mme Clinton: 61% des Américains ont de lui une opinion négative, rebutés par sa personnalité sans nuance et volontiers agressive.

Dimanche, Donald Trump a rencontré chez lui, dans la tour Trump à New York, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, pendant plus d'une heure.

Lors de cette rencontre, M. Trump a déclaré que s'il était élu, il reconnaîtrait Jérusalem comme capitale indivisible de l'Etat d'Israël, un retournement complet de ce que toutes les administrations américaines, républicaine ou démocrate, ont prôné.

"M. Trump a reconnu que Jérusalem est la capitale éternelle du peuple juif depuis plus de 3.000 ans, et (a déclaré) que les Etats-Unis, sous une administration Trump, accepteront finalement le mandat de longue date du Congrès de reconnaître Jérusalem comme la capitale indivisible de l'Etat d'Israël", a indiqué son équipe de campagne dans un communiqué.

M. Netanyahu, venu à New York pour l'Assemblée générale des Nations unies, a également rencontré Mme Clinton. La candidate démocrate a promis au Premier ministre israélien, si elle était élue, d'aider Israël à affronter "les menaces terroristes", selon un communiqué de sa campagne.

Elle a "réaffirmé son engagement à oeuvrer à une solution à deux Etats du conflit israélo-palestinien négociée directement entre les parties".

Avec AFP