Emmenés par le musicien Chama "Pilato" Fumba, les accusés avaient été brièvement arrêtés pour avoir manifesté en septembre devant le parlement pendant que le ministre des Finances, Felix Mutati, présentait son projet de loi de finances.
Les protestataires y avaient alors symboliquement dénoncé une ligne prévoyant l'achat de 42 véhicules d'intervention pour les sapeurs-pompiers au prix à leurs yeux aussi extravagant que suspect d'un million de dollars chacun.
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A l'ouverture des débats lundi, ils ont rejeté les charges de manifestation illégale qui pèsent contre eux.
"Ils m'ont dit qu'ils n'avaient pas de lettres (d'invitation) pour assister aux débats du Parlement, j'ai donc pris la décision de les arrêter", a expliqué à la barre le policier Anthony Phiri, qui a procédé à leur interpellation.
"Aux termes de la Constitution, les six ont le droit de manifester dans l'enceinte du parlement", a-t-il toutefois concédé.
Le juge a fixé la prochaine audience au 10 août.
Depuis sa réélection en 2016, le président zambien Edgar Lungu est régulièrement accusé par ses adversaires politiques de dérive autoritaire. Il a essuyé de vives critiques l'an dernier en faisant emprisonner son principal rival Hakainde Hichilema.
Le rapeur "Pilato" a été encore arrêté le mois dernier à son retour en Zambie, qu'il avait quittée en urgence après la sortie d'une chanson dénonçant la corruption qui lui a valu les foudres des partisans du président Lungu.
A la veille du procès lundi, l'ONG Amnesty International a exigé du gouvernement l'abandon des accusations retenues contre les six accusés, "qui servent clairement à faire taire les voix qui osent le critiquer et dénoncer ses méfaits".
Avec AFP