Décès d'un fondateur de l'ex-guérilla Farc, principale rébellion de Colombie

L'ancien chef rebelle Seuxis Hernandez, également connu sous le nom de Jesus Santrich, fait le signe de la victoire depuis un balcon du siège du parti des FARC après avoir été libéré de sa 2nde détention à Bogota, Colombie, le 30 mai 2019.

Jaime Guaracas, auteur du premier coup de feu de l'ex-guérilla des Farc il y a plus d'un demi-siècle en Colombie, est mort dans la nuit de mardi à mercredi à Cuba, a indiqué le parti issu de l'ancienne rébellion désarmée.

"Nous annonçons avec douleur le décès de Jaime Guaracas, fondateur des Farc. Il est mort à La Havane", a tweeté la Force alternative révolutionnaire commune (Farc), créée après l'accord de paix signé en 2016 par ce qui fut la plus puissante guérilla du continent américain.

Cet ex-rebelle octogénaire, dont la cause du décès n'a pas été précisée, s'enorgueillissait d'avoir "tiré le premier coup de feu" des ex-Forces armées révolutionnaires de Colombie en 1964, selon un entretien avec l'AFP en mai 2015.

Entré en rébellion armée à l'âge de douze ans, il était, avec Miguel Pascuas, le dernier des 48 guérilleros vivant fondateurs des Farc, dirigées pendant plus de quatre décennies par Pedro Antonio Marin, alias Manuel Marulanda Vélez ou "Tirofijo" (Tir au but, ndlr).

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Tirofijo est décédé de cause naturelle en 2008 dans la jungle colombienne. Lui ont succédé Alfonso Cano, tué lors d'une opération militaire en 2011, puis Rodrigo Londoño alias "Timochenko", qui a signé la paix avec l'ex-président colombien Juan Manuel Santos.

D'origine indigène, Jaime Guaracas avait été membre de l'état-major des Farc, puis de la délégation de l'ex-guérilla marxiste aux pourparlers de paix menés pendant quatre ans, à partir de 2012, à La Havane et qui ont abouti au désarmement de plus de 7.000 combattants.

Bien que l'accord avec les Farc ait permis de faire diminuer l'intensité du conflit armé, la Colombie reste confrontée à une complexe guerre interne qui, au cours des décennies, a vu s'opposer paramilitaires d'extrême-droite, guérillas et forces de l'ordre, faisant plus de huit millions de victimes (morts, disparus et déplacés).