L’histoire remonte au mois d’avril avec l’arrestation au Bénin d’un Tchadien pour une affaire de trafic illicite en provenance d’Inde de containers de produits psychotropes pour un montant de plus 7.8 milliards de francs CFA.
Le dossier est en cours de traitement au tribunal spécial antiterroriste du Bénin.
Your browser doesn’t support HTML5
Selon les sources de VOA Afrique, le directeur général du ministère des Affaires étrangères et le directeur des Tchadiens de l’étranger et de la diaspora seraient intervenus pour libérer leur compatriote arguant que ces produits sont une commande du Ministère tchadien de la Défense.
Depuis, sept suspects, dont un Togolais, ont été arrêtés.
"On nous a montré un bon de commande qui est établie par l’hôpital d’instruction militaire du Tchad avec leur cachet falsifié et avec le logo de l’armée", a confié Issa Tom, procureur de la République à VOA Afrique. "C’est une affaire qui est établie pour ternir l’image de l’armée tchadienne qui a de renommée... Notre armée ne tire pas sa bravoure sur la consommation de produits psychotropes" affirme le procureur.
Lire aussi : L'orpaillage clandestin visé au Tchad
Le secrétaire général de l’Alliance des défenseurs des droits humains et de l’environnement au Tchad, Abba Daoud Nandjédé déplore cette situation "du fait que nos forces sont citées et nous disons que c’est extrêmement grave".
Moussa Mahamat Mahadi, président de la Dynamique citoyenne pour la protection du droit des consommateurs déplore l’implication des hauts responsables du ministère des Affaires étrangères dans cette affaire.
"Les stupéfiants et notamment les 'tramols' (autre nom du tramadol ndlr) ont endeuillé pendant longtemps les familles tchadiennes. Cinq jeunes sur dix consomment ces stupéfiants au Tchad. Ce que nous dénonçons, ce sont les failles qu’on observe au sommet de l’Etat. Comment vous pouvez imaginer qu’un directeur serait impliqué dans ce trafic ? Un directeur général devrait avoir une bonne moralité".
Selon les autorités judiciaires, ces présumés trafiquants ont évoqué le secret-défense pour faire entrer ces containers de drogue au Tchad.
Les avocats de ces présumés trafiquants trouvent cette affaire rocambolesque et entendent se prononcer au moment opportun.