Accusé de violences, le procureur de l'Etat de New York démissionne

Le procureur général de New York, Eric Schneiderman, lors d'une conférence de presse à New York, le 3 avril 2018.

Eric Schneiderman a annoncé sa démission, quelques heures après la publication de témoignages d'anciennes compagnes l'accusant de violences et de menaces, ce qu'il réfute.

Eric Schneiderman a estimé lundi que ces allégations, si elles ne sont pas liées à ses activités professionnelles, "(l)'empêcheraient de diriger le bureau (du procureur) en cette période critique", et a annoncé sa démission, qui prendra effet mardi soir.

C'est un coup de théâtre pour ce procureur démocrate, grand opposant à Donald Trump, qui s'était érigé en relais judiciaire du mouvement #MeToo, contre le harcèlement sexuel dans le milieu professionnel, né de l'affaire Weinstein.

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Ses services s'étaient même impliqués directement dans le processus de reprise de la Weinstein Company, le studio du producteur déchu Harvey Weinstein, accusé de harcèlement et d'agression sexuelle par plus de cent femmes.

Ils avaient fait dérailler un projet de reprise qu'ils jugeaient insuffisamment favorable aux victimes présumées d'Harvey Weinstein, le studio finissant par déposer le bilan.

Dans un article publié lundi sur le site de l'hebdomadaire The New Yorker, deux femmes ont témoigné à visage découvert contre Eric Schneiderman, tandis que deux autres évoquent des faits présumés sous couvert d'anonymat.

L'un des deux auteurs de l'article est le journaliste et écrivain Ronan Farrow, fils de Mia Farrow et Woody Allen, et récent prix Pulitzer pour son article sur le producteur déchu Harvey Weinstein dans le même New Yorker, mi-octobre.

Manning Barish dit avoir eu une liaison avec le procureur de l'Etat de New York entre l'été 2013 et la fin de l'année 2015.

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Quant à Tanya Selvaratnam, l'autre femme identifiée dans l'article, elle explique avoir été en couple avec Eric Schneiderman entre l'été 2016 et l'automne 2017.

Les deux victimes présumées racontent que l'ancien élu démocrate au Sénat de l'Etat de New York les a giflées violemment en plusieurs occasions alors qu'il était sous l'emprise de l'alcool.

Il aurait même fait mine de les étrangler, manifestation de ce qu'elles décrivent comme un désir de domination physique et psychologique.

Un comportement que chacune des deux femmes assure n'avoir jamais sollicité, tout en affirmant avoir violemment protesté après avoir vécu ce qu'elles qualifient d'agression physique.

Eric Schneiderman les aurait également menacées de mort si elles le quittaient.

Aucune n'évoque d'agression sexuelle.

"Dans l'intimité de relations privées, j'ai pris part à des jeux de rôle et à d'autres activités sexuelles consensuelles", a déclaré le procureur de l'Etat de New York dans une déclaration transmise à l'AFP par un porte-parole.

"Je n'ai agressé personne", ajoute-t-il. "Je n'ai jamais eu de relation sexuelle non consentie, ce qui constitue une ligne que je ne franchirais pas".

Un porte-parole de la police de New York a indiqué lundi qu'aucune plainte n'avait été déposée contre Eric Schneiderman.

Il a précisé que si la police était saisie par une victime présumée, elle examinerait "méthodiquement" le dossier.

Elu procureur en 2010, Eric Schneiderman est devenu, depuis l'élection de Donald Trump, l'un de ses opposants les plus actifs au sein de l'institution judiciaire américaine.

Il a engagé de nombreuses actions en justice pour contrecarrer des mesures de l'administration Trump, notamment sur le climat, l'immigration ou la neutralité du net.

Avec AFP