Détention préventive d'un militant pour "fausses informations" en Egypte

Le militant Mohamed Adel placé en détention préventive pour une période de 15 jours, accusés de diffusion de "fausses informations et incitation à la violence", en Egypte, 19 mai 2018. (Twitter/Mai El-Sadany)

Le Parquet égyptien a décidé de placer en détention préventive pour une période de 15 jours le militant Mohamed Adel pour diffusion de "fausses informations et incitation à la violence", a indiqué mardi son avocat.

L'avocat de Mohamed Adel, Gamal Eid, directeur du Réseau arabe d'information sur les droits de l'Homme, a affirmé à l'AFP que "le Parquet n'a pas précisé la nature des fausses informations".

Il a ajouté que Mohamed Adel avait été "arrêté mardi matin".

Ce militant était l'un des leaders du mouvement du 6-Avril, à la pointe de la révolte de 2011 qui avait chassé Hosni Moubarak du pouvoir.

Il avait été condamné en décembre 2013 à trois ans de prison et une surveillance pendant trois ans après avoir purgé sa peine, pour violation de la loi sur les manifestations.

Il avait été relâché début 2017 après avoir purgé sa peine.

De nombreux militants ont été arrêtés au cours des derniers mois.

Figure de l'opposition, Hazim Abdelazim a été arrêté fin mai, quelques jours après le placement en détention préventive du blogueur et journaliste Waël Abbas. Un autre blogueur, accusé de "prôner l'athéisme", Chérif Gaber, ou encore un jeune auteur de vidéos satiriques sur YouTube, Chadi Abouzeid, ont également été arrêtés début mai.

>> Lire aussi : L'ONU dénonce le "problème chronique" des détentions arbitraires en Egypte

Le régime de Abdel Fattah al-Sissi est régulièrement accusé par les défenseurs des droits de l'Homme de violer les libertés publiques et de museler la presse comme les opposants.

Le gouvernement égyptien nie ces accusations, et met en avant la lutte contre le "terrorisme" et la nécessité d'une stabilité politique en Egypte.

Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme a dénoncé le 5 juin l'"augmentation significative" de la répression des dissidents en Egypte, jugeant que les détentions arbitraires y sont devenues un "problème chronique".

La porte-parole de cette instance, Ravina Shamdasani, avait expliqué qu'une longue liste de blogueurs, de journalistes, d'avocats et d'éminents militants figuraient parmi ceux qui ont été détenus depuis que le procureur général égyptien a ordonné en février de surveiller les sites de médias sociaux qui "diffusent des mensonges et des fausses nouvelles".

Dans de nombreux cas récents, les personnes ont été arrêtées sans mandat, selon le Haut-Commissariat.

Avec AFP