Détenus tués dans une mutinerie à Madagascar : vive préoccupation à l'ONU

Image d'illustration: plusieurs dizaines de détenus de Farafangana (sud-est) se sont révoltés et ont attaqué les gardiens le 23 août réussissant à s'emparer d'un fusil.

Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme a fait part vendredi de son inquiétude après la mort d'une vingtaine de détenus à Madagascar, tués par la police au cours d'une mutinerie dans une prison.

Plusieurs dizaines de détenus de Farafangana (sud-est) se sont révoltés et ont attaqué les gardiens le 23 août réussissant à s'emparer d'un fusil, selon les autorités malgaches, qui ont fait état jeudi de 23 détenus tués par la police.

"Nous sommes très préoccupés par les informations faisant état d'un usage excessif de la force par les forces de sécurité", a déclaré un porte-parole du Haut-Commissariat, Rupert Colville, lors d'un point de presse, évoquant pour sa part un bilan de 22 tués.

"Nous continuerons à travailler avec las autorités malgaches pour nous assurer qu'elles conduisent des enquêtes approfondies, rapides, indépendantes et impartiales", a-t-il ajouté.

Lire aussi : Au moins 20 morts, 8 blessés et 31 fugitifs suite à une mutinerie dans une prison malgache

Amnesty International a condamné le recours "illégal à la force létale" et exigé une enquête indépendante.

"L'évasion s'est produite dans un contexte où les établissements pénitentiaires sordides et surpeuplés du pays sont un foyer de propagation du Covid-19", a pointé le porte-parole du Haut-Commissariat.

Le ministre malgache de la Justice Johnny Andriamahefarivo a expliqué jeudi la mutinerie par le "mécontentement des détenus, qui sont déjà en surpopulation, qui n'ont plus de droit de sortie à cause du coronavirus, et qui ne savent pas quand ils vont sortir, vu que les procès sont suspendus au tribunal pour cause de confinement".

M. Colville a également souligné qu'il s'agissait de la septième tentative d'évasion de prison à Madagascar depuis le début de la pandémie. Le Haut-Commissariat s'est entretenu avec les autorités pour leur faire part de ses préoccupations concernant les conditions de détention et les risques liés à la surpopulation carcérale dans le contexte du coronavirus, a-t-il indiqué.