Ebola: portrait d'un virus tueur

Vue microscopique du virus d’Ebola au Centre de contrôle et de prévention de maladies des Etats-Unis, 12 mai 2017.

Provoquant fièvre, vomissements et diarrhées intenses, le virus Ebola, dont l'épidémie en République démocratique du Congo (RDC) a été officiellement déclarée terminée mardi, est redouté en raison de son taux de létalité très élevé.

D'où vient le virus?

C'est en RDC (à l'époque, Zaïre) que le virus Ebola a été identifié pour la première fois en 1976. Ce virus de la famille des filoviridae (filovirus) doit son nom à une rivière du nord du pays.

Cinq types distincts de virus Ebola ont depuis été répertoriés: Zaïre, Soudan, Bundibugyo, Reston et Forêt de Taï.

Comment se transmet-il?

Le virus circule parmi les chauve-souris mangeuses de fruits, considérées comme l'hôte naturel d'Ebola mais elles ne développent pas la maladie. D'autres mammifères comme les grands singes, les antilopes ou les porcs-épics peuvent le véhiculer puis le transmettre à l'homme.

Lors d'une épidémie, Ebola se transmet entre humains par contacts directs et étroits. Une personne saine est contaminée par les "fluides corporels" d'une personne malade: sang, vomissures, matières fécales, etc.

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Contrairement à la grippe, ce virus ne peut pas se transmettre par voie aérienne. Aussi Ebola est-il moins contagieux que de nombreuses autres maladies virales. Mais ce virus est redoutable en raison de son "taux de létalité" très élevé: il tue en moyenne la moitié des personnes qu'il atteint, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Quels symptômes?

Après une période d'incubation de 2 à 21 jours (en moyenne autour de cinq jours), Ebola se manifeste par une brusque fièvre, avec une faiblesse intense, des douleurs musculaires et articulaires, des maux de tête et de gorge et, dans certains cas, des hémorragies.

Des séquelles ont été fréquemment observées chez les survivants: arthrite, problèmes de vue, inflammation de l'oeil et troubles de l'audition.

Quels traitements?

Il n'existe actuellement aucun vaccin ni traitement commercialisé pour faire face à Ebola, mais plusieurs pistes sont à l'essai.

Un vaccin expérimental, le "rVSVSV-ZEBOV", a été mis au point à la suite de la terrible épidémie d'Ebola qui a frappé l'Afrique de l'Ouest entre fin 2013 et 2016, causant plus de 11.300 morts. Administré en mai 2018 en RDC, ce vaccin, développé par l'Agence de la santé publique du Canada, a été jugé "très efficace" par l'OMS mais il ne l'est que contre la souche Zaïre.

Le laboratoire américain Johnson & Johnson développe pour sa part un vaccin expérimental contre deux souches, alors que des chercheurs espagnols travaillent actuellement sur un vaccin universel.

La pire épidémie entre 2013 et 2016

Partie du sud de la Guinée en décembre 2013, l'épidémie la plus violente de l'histoire avait fait jusqu'en janvier 2016 plus de 11.300 morts pour environ 29.000 cas recensés, selon l'OMS. Les victimes étaient concentrées à plus de 99% au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée.

En RDC, l'épidémie d'Ebola s'est déclarée le 8 mai 2018 à Bikoro, à 600 km de Kinshasa, à la frontière avec le Congo-Brazzaville. Elle s'est ensuite propagée à la ville de Mbandaka, peuplée de 1,2 million d'habitants. Le dernier bilan fait état de 54 cas, dont 33 décès.

Avec AFP