Echauffourées lors d'une manifestation interdite de l'opposition en Guinée

Des militants guinéens de "Balai Citoyen Guinee" participent à une manifestation devant la cour constitutionnelle de Conakry, le 19 septembre 2018.

Quelques centaines de jeunes gens ont affronté les forces de l'ordre mardi à Conakry au début d'une manifestation de l'opposition guinéenne interdite par les autorités.

Après avoir tenté de couper la circulation dans le quartier de Cosa, les manifestants ont lancé des pierres sur les policiers, qui ont répliqué à coups de gaz lacrymogène, selon ce correspondant.

Les dirigeants de l'opposition, qui avaient appelé à manifester pour protester contre la violation selon eux par le pouvoir d'un accord conclu en août sur l'installation des élus locaux après le scrutin contesté du 4 février, n'étaient pas encore arrivés au point de rassemblement en fin de matinée, selon la même source.

"Tout regroupement tendant à provoquer une marche ou à empêcher les gens de circuler sera réprimée", avait auparavant prévenu le chef des unités d'intervention de la police, le général Ansoumane Camara.

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"Les instructions qui ont été données par l'autorité civile vont être exécutées à la lettre. Nous sommes des appliquant de la loi et elle va être appliquée", avait ajouté M. Camara devant des journalistes.

Malgré une interdiction de manifester décrétée lundi par les autorités locales, l'opposition avait décidé de maintenir son appel, une semaine après la mort d'un jeune homme lors de deux journées "ville morte".

Les autorités communales de Matoto, quartier de Conakry, ont expliqué être dans "l'impossibilité de sécuriser" la manifestation tout en assurant la protection des établissements scolaires. Selon elles, des "loubards" menacent de "sortir les élèves qui veulent suivre des cours" alors que le secteur de l'enseignement est perturbé depuis plus de deux semaines par une grève.

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"On n'a pas besoin de respecter ce que la mairie a dit, parce qu'on a l'impression qu'on est dans un pays sans loi, on est dans la jungle, l'Etat n'existe plus", avait déclaré lundi Fodé Oussou Fofana, vice-président de l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG, opposition).

L'installation des élus communaux a commencé au début du mois sous la supervision de délégués du ministère de l'Administration du territoire et de la Décentralisation. Mais l'opposition accuse le pouvoir de corrompre certains de ses élus pour s'assurer le contrôle de mairies à travers le pays.

Avec AFP