Au moins 10.000 personnes selon les organisateurs de cette "marche de la colère", 5.000 à 6.000 selon la police, ont protesté contre cette hausse, en vigueur depuis le 1er juillet.
Afin d'empêcher les véhicules d'entrer ou de sortir de la capitale, des jeunes ont dressé des barricades en banlieue de Conakry, où des pneus ont été brûlés sur la chaussée, selon des témoins et la police.
Cette manifestation constitue "un premier avertissement à l'autorité qui doit comprendre que le peuple ne se laissera pas faire et qu'il n'est pas là pour payer les factures de la mauvaise gouvernance du régime," a affirmé à l'AFP Abdouramane Sanoh, un responsable de la coalition d'ONG de la société civile à l'initiative de la marche.
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La rencontre lundi soir entre l'intersyndicale CNTG-USTG (Confédération nationale des travailleurs de Guinée-Union syndicale des travailleurs de Guinée) et le gouvernement s'est soldée par un échec, selon les syndicats. Le gouvernement a appelé à de nouvelles négociations jeudi.
"Tant que le gouvernement ne revient pas sur sa décision d'augmentation du prix du carburant à 8.000 GNF (francs guinéens, 75 centimes d'euros) comme il l'était avant le 30 juin, nous n'irons plus à la table des négociations", a déclaré à la presse le secrétaire général adjoint de la CNTG, Abdoulaye Camara.
"Nous donnons au gouvernement trois jours (de mercredi à vendredi, NDLR) pour qu'il ramène le prix du litre du carburant à 8.000 GNF, sinon nous allons déclencher la semaine prochaine une grève générale illimitée sur toute l'étendue du territoire national", a-t-il ajouté.
Le gouvernement justifie cette augmentation par la hausse des cours mondiaux du pétrole, faisant valoir que le maintien du carburant à 8.000 francs guinéens a coûté au budget de l'Etat plus de 70 millions d'euros au cours des neuf derniers mois et alimente un trafic vers des pays voisins où le carburant est plus cher.
Conakry a été paralysée lundi par une grève contre cette augmentation, émaillée d'incidents entre manifestants et forces de l'ordre. Le mouvement a été déclenché pour une journée le 4 juillet par l'intersyndicale CNTG-USTG et reconduit de lundi à mercredi.
Avec AFP