Les heurts ont été déclenchés par l’arrivée, ce mercredi, des partisans du président Egyptien sur la place Tahrir au Caire.
Les deux camps se sont battus à coups de poings, de massues et de pierres. Des gens à dos de chameau ou de cheval chargeaient la foule.
L’armée a tiré des coups de semonce pour tenter de mettre fin aux violences. Des véhicules militaires ont tenté de séparer les manifestants. Un soldat a été tué.
Précédemment, l’armée avait recommandé aux manifestants de reprendre leur vie normale. Les militaires ont en effet mis en avant que le message des protestataires avait été entendu et que leurs revendications étaient désormais connues.
Le calme est ensuite retombé sur la place. On compte 400 blessés. Des medecins ont improvisé une clinique dans une mosquée.
Le camp anti-Moubarak pointe la police du doigt. Les manifestants accusent des agents en civil d’être à l’origine des violences. Le gouvernement utilise des « tactiques d’effroi », a déclaré Mohamed ElBaradei sur BBC. Défenseur de la démocratie et ancien directeur de l’agence onusienne pour l’énergie atomique, il craint que ces accrochages ne finissent en bain de sang.
D’après l’agence de presse Reuters, le ministre égyptien de l’Intérieur a démenti ces accusations sur la télévision d’Etat. La police n’est pas liée a ces violences, affirme t-il.
C’est à l’issue de la 8ème journée de manifestation, qui aurait réunie 250 000 personnes sur la place Tahrir , qu’il a fait cette annonce. Pourtant, le président égyptien a insisté sur le fait que ces mesures n’avaient rien a voir avec les protestations. Il n’a jamais eu l’intention de se représenter, a-t-il affirmé.
Peu après son allocution, les affrontements ont éclatés à Alexandrie. On compte au moins 12 blessés. Des troubles similaires ont été signalés à Suez et au Caire.
Dans le même temps, l’accès à Internet a été rétabli après une rupture sans précédent qui a duré plusieurs jours.
Sur CNN, Mohamed ElBaradei a déclaré que la décision de Moubarak de rester au pouvoir, prolongera « l’agonie de l’Egypte » jusqu’aux élections, prévues pour Septembre prochain. Il estime qu’il s’agit « acte de duplicité » venant de quelqu’un qui ne «veut pas lâcher prise.»
Avant que Hosni Moubarak ne prononce son discours, le président américain, Barack Obama, lui avait recommandé de ne pas briguer un autre mandat.