Egypte : des milliers de chrétiens aux funérailles des manifestants tués

Egypte : des milliers de chrétiens aux funérailles des manifestants tués

Pendant ce temps, le conseil militaire à la tête du pays en ce moment a ordonné au gouvernement d'enquêter sur les violences qui ont éclaté dimanche.

La cathédrale d’Abbasiya dans la capitale égyptienne était bondée lundi à l’occasion de la messe funéraire présidée par le pape orthodoxe Chenouda, qui a appelé les chrétiens à observer trois jours de jeûne dans l'espoir que la paix reviendra.

Dans une déclaration qu’elle a rendue publique, l'Eglise copte affirme que la communauté minoritaire a souffert de problèmes répétés mais les auteurs en sont restés impunis.

Au moins 25 personnes ont été tuées dans les affrontements de dimanche – des chrétiens coptes pour la plupart. C’est la pire des violences dans le pays depuis la révolte de février dernier qui avait culminé avec la destitution du président Hosni Moubarak. La manifestation pacifique s’est transformée en affrontements lorsque plus de 1000 chrétiens défilaient devant le bâtiment abritant la radio-télévision publique d’Egypte pour protester contre une récente attaque des islamistes radicaux contre une église dans le sud du pays.

A l’issue d’une réunion de crise lundi, les généraux, qui ont pris le pouvoir après le départ forcé de M. Moubarak, ont réitéré la promesse de remettre le pouvoir éventuellement entre les mains d’une autorité civile élue.

Une musulmane lève le Coran, le livre saint de l'Islam, dans un geste de solidarité avec les Coptes victimes de violence au Caire (10 octobre 2011)


Cependant, plus de violence a éclaté lundi à l’extérieur d'un hôpital du Caire où la plupart des blessés étaient venus pour des soins.

La Maison Blanche a déclaré que le président américain est profondément préoccupé et a appelé toutes les parties à la retenue. Réunis à Luxembourg lundi, les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne ont aussi fait part de leurs inquiétudes. Le secrétaire-général de l’ONU Ban Ki-moon a, dans une déclaration, affirmé qu'il est profondément attristé par cette violence.

Dans une allocution à la télévision nationale dimanche soir, le Premier ministre égyptien Essam Sharaf a déclaré que la violence a fait reculer le pays, au lieu de le faire progresser vers un Etat moderne fondé sur les principes démocratiques.

Les autorités égyptiennes ont indiqué avoir arrêté des dizaines de personnes pour leur implication dans les troubles.