Egypte: brève arrestation d'une militante des droits de l'Homme

Azza Soliman

La police égyptienne a arrêté mercredi pendant quelques heures une avocate et militante des droits de l'Homme, Azza Soliman, après lui avoir interdit de voyager à l'étranger, selon un membre de sa famille et un avocat.

Mme Soliman, qui a fondé le Centre pour l'aide juridique des femmes égyptiennes, a été arrêtée à son domicile et emmenée pour être interrogée, a précisé un membre de sa famille qui a souhaité garder l'anonymat.

Elle a été libérée contre le paiement d'une caution de 20.000 livres égyptiennes (environ 1.100 dollars) quelques heures plus tard, selon son équipe de défense.

L'avocat Mahmoud Belal, qui l'a accompagnée à l'interrogatoire, a indiqué sur Twitter que Mme Soliman était soupçonnée notamment "d'avoir obtenu des fonds de l'étranger pour nuire aux intérêts nationaux du pays ".

Amnesty International a critiqué dans un communiqué l'arrestation de la militante, "un signe clair que les autorités égyptiennes intensifient leur répression contre les militants des droits de l'Homme".

Cette arrestation intervient après la décision d'un tribunal égyptien en septembre de geler les avoirs de cinq autres défenseurs des droits de l'Homme et de trois organisations non-gouvernementales pour des soupçons d'encaissement de fonds étrangers.

"Je pense qu'ils intensifient la pression, peu à peu", a dit l'avocat Gamal Eid, l'un des militants dont les avoirs ont été gelés, en référence à la brève arrestation de Mme Soliman.

Outre son interdiction de voyager, Mme Soliman avait aussi constaté que son compte en banque avait été gelé.

En septembre, l'ONU avait exprimé son "inquiétude extrême" après la décision de geler les avoirs des militants et ceux des ONG.

L'enquête sur la société civile, qui a démarré en 2011, a créé des tensions diplomatiques entre Washington et Le Caire après que la police a décidé de fermer plusieurs ONG, tentant d'arrêter plusieurs de leurs employés américains.

Avec AFP

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