Les organisations internationales de défense des droits de l'Homme accusent le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi de diriger un régime ultra-autoritaire et de réprimer violemment toute opposition depuis qu'il a destitué en 2013 son prédécesseur islamiste Mohamed Morsi.
A la mi-mai, la justice égyptienne avait condamné en première instance 152 personnes à des peines de 2 à 5 ans de prison pour leur participation à des manifestations non autorisées. La plupart des condamnés étaient âgés de 20 à 25 ans, selon plusieurs de leurs avocats.
Ils avaient été arrêtés le 25 avril au cours ou en marge de petites manifestations à l'appel de mouvements d'opposition laïques et libéraux qui protestaient notamment contre la rétrocession par le gouvernement de deux îles de la mer Rouge à l'Arabie saoudite.
Selon des experts, il s'agissait d'un prétexte pour manifester contre la répression et la dégradation du pouvoir d'achat.
Une cour d'appel du Caire a annulé mardi soir les peines de 47 des manifestants condamnés à 5 ans de prison, maintenant cependant une amende de 100.000 livres égyptiennes (plus de 10.000 euros) pour chacun, a indiqué à l'AFP un responsable du tribunal.
Dénonçant un montant "exorbitant", l'avocat Mokhtar Mounir, qui représente plusieurs des accusés, a assuré que la défense ferait appel.
"Cela signifie que les accusés doivent acheter leur liberté avec de l'argent", a-t-il souligné.
Pour être libérés, ces 47 personnes devront d'abord s'acquitter d'au moins un quart de la somme, ou s'ils n'en ont pas les moyens, rester derrière les barreaux trois mois, a expliqué M. Mounir.
Les rassemblements du 25 avril avaient été dispersés par la police qui avait procédé à des dizaines d'arrestations.
Depuis qu'il a destitué en juillet 2013 Mohamed Morsi, premier président élu démocratiquement en Egypte, M. Sissi réprime implacablement toute opposition, islamiste comme laïque et libérale.
En 2013, plus de 1.400 manifestants réclamant le retour de M. Morsi avaient été tués. Des dizaines de milliers de personnes ont été emprisonnées depuis, selon des ONG, et des centaines, dont M. Morsi, condamnées à mort dans des procès de masse expéditifs.
Avec AFP