Eid et COVID-19: pour certains Sénégalais, une Tabaski à haut risque

À Dakar, certains vendeurs de moutons s'installent sans précautions sanitaires, le 24 juillet 2020. (VOA/Seydina Aba Gueye)

Pour la fête de l'Eid, ou Tabaski, chaque Sénégalais devrait avoir un mouton. Mais certains vendeurs s'installent sans mesures d'hygiène strictes.

Les autorités sanitaires sénégalaises ont pris des mesures de précaution pour s'assurer que les célébrations de l'Eid n'entraînent pas plus de cas de coronavirus.

Selon Dr Mamadou Ousseynou Sakho, le secrétaire général du ministère de l'élevage, un protocole de sécurité sanitaire a été mis en place. Le protocole, qui vise à mettre de l'ordre dans les points de vente, inclut des mesures barrières que devront désormais respecter les vendeurs de moutons.

"Ce protocole, nous l’avons partagé en réunion de coordination et nous l’avons diffusé aux 250 postes vétérinaires, les 45 départementaux et les 14 régionaux pour que ce protocole soit véritablement suivi de manière rigoureuse", souligne le numéro 2 du département de l'élevage.

En plus de ces mesures barrières strictes, le protocole intègre également des directives pour les vétérinaires, explique Dr Sakho. D'après lui, les agents vétérinaires sont bien outillés pour "participer à la sensibilisation" afin de "freiner la propagation" du coronavirus et ainsi "rompre" la chaîne de transmission.

Sur le terrain, cependant, la réalité est nuancée. Si la pandémie du nouveau coronavirus a durablement marqué les esprits chez de nombreux vendeurs de moutons, les mesures exceptionnelles imposées par la maladie ne sont pas respectées par certains.

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Dane Gning, vendeur de moutons, explique les précautions prises pour assurer la sécurité des bêtes et des clients.

Chaque mouton est suivi par un vétérinaire et les mesures barrières sont respectées avec la distanciation physique appliquée même aux animaux. A l'arrivée, chaque mouton est mis à l'écart pendant deux jours pour voir s’il ne souffre pas de maladie avant de le mettre dans le troupeau.

"Les clients aussi ont peur si les mesures barrières ne sont pas respectées et on fait de notre mieux pour les mettre à l’aise en se conformant aux gestes barrières", dit fièrement Dane Gning.

D'autres vendeurs de moutons sont moins prudents que Dane Gning.

À Guediawaye, dans la banlieue de Dakar, les mesures barrières ne sont que rarement respectées et les vendeurs comme Alpha Deme l'assument.

Dans son point de vente, aucune mesure n'est appliquée pour garantir la sécurité des clients et des bêtes. Côté sanitaire, également peu d'efforts sont fournis par Alpha qui a "juste vacciné" les moutons mais "il n’y a plus de suivi" depuis qu’il a rejoint son point de vente.

"Pour dire vrai, on a même oublié l’existence du coronavirus", avoue le vendeur.

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