Ce successeur aura pour délicate mission de sortir l'institution de la pire crise de son histoire.
Après le désistement de Michel Platini, président de l'UEFA suspendu pour 8 ans, ils sont donc cinq à briguer la présidence le 26 février à Zurich, avec pour favoris le Cheikh Salman (Bahreïn), président de la puissante Confédération asiatique et l'Italo-Suisse Gianni Infantino, secrétaire général de l'UEFA.
La tâche semble plus compliquée pour les trois autres concurrents, le Français Jérôme Champagne, ancien secrétaire général adjoint de la Fifa, le Prince Ali de Jordanie, ex-adversaire de Blatter en mai dernier et l'homme d'affaires sud-africain Tokyo Sexwale, ancien compagnon de détention de Nelson Mandela.
Quatre des cinq candidats qui devaient présenter leurs arguments mercredi devant le Parlement européen à Bruxelles n'auront pas l'occasion de le faire. Le débat prévu a été annulé lundi après le désistement à la dernière minute du Prince Ali et Tokyo Sexwale, ont indiqué les organisateurs, le groupe Intersport du Parlement.
C'est la deuxième fois qu'une telle confrontation d'idées doit être abandonnée après l'annulation d'un débat télévisé prévu sur la chaîne ESPN auquel seuls Champagne et Ali avaient accepté de participer.
Depuis l'annonce surprise en juin par Blatter de sa démission, juste après sa réélection pour un 5e mandat, la Fifa n'en finit plus d'alimenter la chronique judiciaire.
Aux arrestations de nombreux membres ou ex-membres de son comité exécutif sur ordre de la justice américaine, s'est ajoutée la mise en examen en septembre du Valaisan par la justice suisse pour gestion déloyale et abus de confiance en raison, entre autres, d'un paiement controversé de 1,8 million d'euros à Platini, lui-même entendu comme témoin assisté.
'Rétablir la confiance'
Cela a valu aux deux hommes une suspension de 8 ans, prononcée par la justice interne de la Fifa. Platini, n'ayant plus le temps d'épuiser les voies de recours avant le scrutin, a donc renoncé à l'élection.
C'est dans ce contexte de crise sans précédent, sur fond d'accusations de corruption généralisée, que les cinq candidats mènent campagne.
"L'essentiel est de rétablir la confiance", a lancé Infantino il y a une semaine, en présentant un programme dont l'une des promesses phares est le passage à un Mondial à 40 équipes, contre 32 aujourd'hui.
Pour réformer une institution aujourd'hui décrédibilisée, les cinq prétendants s'accordent sur un corpus de mesures de bon sens, comme la limitation du cumul des mandats du président et des membres du comité exécutif et un contrôle renforcé de l'intégrité des membres du gouvernement de la Fifa.
A un mois du vote, certains candidats multiplient les déplacements, d'autres se font plus discrets. Infantino est allé récemment au Rwanda, plaider sa cause en Afrique, importante réserve de voix ainsi que dans les Caraïbes et se trouvait lundi au Paraguay, à la veille du congrès de la Conmebol (Confédération d'Amérique du sud).
Sexwale, trop discret
Le Cheikh Salman a signé de son côté la semaine dernière au Rwanda un accord entre les Confédérations asiatique (AFC, dont il est le patron) et africaine (CAF). Cette convention porte sur l'organisation de compétitions et des programmes de développement. Ce rapprochement pourrait constituer un premier pas vers un soutien de l'Afrique à Salman dans la course à la présidence.
Pour le Prince Ali, c'est tout bonnement une "tentative de violer les règles électorales" et "de mettre en place un vote en bloc".
Le secrétaire général de l'UEFA occupera lui seul toute l'attention, le 1er février à Wembley où il présentera le "programme de ses 90 premiers jours", s'il est élu.
Quant à Sexwale, la Fédération sud-africaine de football (SAFA) lui a demandé de s'expliquer sur sa trop discrète campagne.
Avec AFP