Les bureaux de vote ont ouvert à 6 heures GMT en métropole. Ils fermeront à 17 heures GMT et à 18 heures GMT dans les grandes villes, et le ministère de l'Intérieur doit donner à 10 heures GMT les premiers chiffres concernant le taux de participation.
Les Français sont devant un choix historique: reconduire le président sortant ou élire une femme, ce qui serait une première, et propulser ainsi l'extrême droite à l'Elysée pour une déflagration qui résonnerait bien au-delà des frontières hexagonales, comparable au Brexit britannique et à l'élection de Donald Trump aux Etats-Unis en 2016.
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Une réélection d'Emmanuel Macron, 44 ans, représenterait la continuité, même si le président candidat a promis de se renouveler en profondeur, assurant vouloir placer l'écologie au cœur de son deuxième - et dernier - mandat.
Ce serait la première fois qu'un président est réélu pour un second mandat, hors cohabitation entre un chef de l'Etat et un Premier ministre de bords politiques opposés depuis l'adoption en 1962 du vote au suffrage universel direct pour élire un président.
L'arrivée de Marine Le Pen, 53 ans, aux commandes d'une puissance nucléaire, dotée d'un siège permanent au Conseil de sécurité de l'ONU et force motrice de l'Union européenne, serait un séisme, d'une magnitude d'autant plus élevée qu'elle s'inscrirait dans le contexte lourd d'une guerre aux portes de l'Europe.
Les derniers sondages publiés vendredi soir, avant l'entrée en vigueur de la période de réserve électorale, donnent Emmanuel Macron favori, au-delà de la marge d'erreur. Mais très loin de son score de 2017 où, au bout d'une ascension météorique, il avait battu sa rivale par 66,1% des voix contre 33,9%, pour devenir, à 39 ans, le plus jeune président de la Ve République.
L'abstention devrait être élevée, comme lors des élections de ces dernières années, d'autant que le pays est en période de vacances scolaires. Elle avait été de 26,31% au premier tour. Le record d'abstention pour un second tour date de 1969 avec 31,1%.
Le taux de participation à midi donnera une première indication sur la mobilisation des 48,7 millions électeurs.
Front contre front
Les programmes des deux candidats sont à l'opposé et proposent une vision radicalement différente sur l'Europe, l'économie, le pouvoir d'achat, les relations avec la Russie, les retraites, l'immigration, l'environnement...
Après un quinquennat émaillé de crises, des "gilets jaunes" au Covid, ce sont deux France qui se font face.
Pour contrer son adversaire, Emmanuel Macron, arrivé en tête au premier tour (27,85%) avec plus de quatre points d'avance, a réactivé le "front républicain" pour faire barrage à l'extrême droite. Qui semble toutefois avoir perdu de sa vigueur par rapport à 2017 et 2002, où Jean-Marie Le Pen, le père de Marine, avait été largement dominé au second tour par Jacques Chirac.
La candidate du Rassemblement national, pour sa troisième tentative, a misé sur un autre front, le "Tout sauf Macron" dont la portée dans les urnes reste à mesurer.
Dans l'entre-deux tours, les deux candidats ont courtisé l'électorat du dirigeant de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon, arrivé troisième au premier tour le 10 avril avec 21,95%.
Mais de nombreux sympathisants de son parti, La France insoumise (LFI), pourraient être tentés de bouder les urnes.
Certains pourraient aussi être tentés de manifester leur mécontentement dans la rue, où risquent de converger, sur fond d'inflation galopante, tous les insatisfaits du scrutin présidentiel, sur les braises encore chaudes de la crise des "gilets jaunes".
Les électeurs seront de nouveau appelés aux urnes les 12 et 19 juin pour les législatives où le nouveau président cherchera à obtenir la majorité nécessaire pour gouverner.