Ce nombre représente le tiers des noms figurant dans le fichier qui devait servir à un référendum constitutionnel et des élections parlementaires à l'origine prévues le 1er mars.
Le pouvoir a reporté sine die ces consultations au dernier moment, dans un contexte de fortes tensions, de vive contestation de la part de l'opposition, et de critiques émanant de la communauté internationale.
La Guinée est en proie depuis octobre à des manifestations contre l'intention prêtée au président Alpha Condé de briguer un troisième mandat fin 2020. Au moins 31 civils et un gendarme ont été tués depuis.
Lire aussi : Deux responsables de la contestation écrouésL'organisation du référendum sur une nouvelle Constitution, et son couplage avec les élections législatives reportées à plusieurs reprises, devaient servir à M. Condé à mener à bien son projet, accuse l'opposition.
L'opposition, dénonçant spécifiquement un fichier électoral truqué et disproportionné par rapport à la population du pays, avait décidé de boycotter les scrutins du 1er mars.
Quelques jours avant cette date, elle avait été confortée par l'Organisation internationale de la francophonie (OIF), accompagnant jusqu'alors le processus électoral, qui avait jugé "problématiques" 2,49 millions de noms inscrits sur les listes.
Après le report des votes du 1er mars, la Communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), dont fait partie la Guinée, a dépêché une mission d'experts, dans l'espoir de parvenir à un fichier fiable permettant des consultations transparentes auxquelles pourrait participer l'opposition.
Ces experts ont relevé que, sur la liste des 7,764 millions d'électeurs communiquée par la commission électorale guinéenne, 2,438 millions "ne disposent d'aucune pièce justificative", indique un document transmis à cette commission mercredi matin.
"La mission recommande vivement le retrait" de ces électeurs, selon le document.
Elle relève également plus de 38.000 cas de doublons potentiels sur les listes et préconise un réexamen de ces cas pour une nouvelle validation.
La commission électorale a adopté les recommandations des experts, a dit son président Amadou Salifou Kébé sur Facebook.
"Nous allons mettre en application dès demain ou après-demain lesdites recommandations", a-t-il ajouté sans aucune indication quant à l'effet qu'une telle mise en oeuvre aurait sur le nouveau calendrier électoral.