Les violences à Kindu dans la province du Maniema ont fait "huit blessés graves dont quatre par balle réelle", a rapporté sur Twitter l'Association congolaise pour l'accès à la justice (Acaj), qui affirme disposer d'observateurs sur le terrain.
Ces violences ont opposé des partisans du candidat d'opposition Martin Fayulu, attendu ce dimanche à Kindu pour une réunion électorale, et des personnes se réclamant du Front commun pour le Congo (FCC), la coalition autour du président sortant Joseph Kabila et son candidat Emmanuel Ramazani Shadary, originaire du Maniema.
Les pro-Fayulu ont été "attaqués par des groupes de jeunes se réclamant" du FCC et affirmant "vouloir empêcher Fayulu d’y tenir son meeting", a affirmé sur Twitter le président de l'Acaj, l'avocat Georges Kapiamba.
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"Nos membres ont constaté que les forces de sécurité étaient trop complaisantes. Au lieu de cibler les perturbateurs, ils se sont mis à disperser les militants de Fayulu à l'aéroport", a ajouté M. Kapiamba joint par l'AFP.
"Des milliers de militants et sympathisants (pro-Fayulu) s’affrontaient à un km de l’aéroport avec la police. Celle-ci les dispersait aux moyens de gaz lacrymogène alors qu’eux répliquaient par des jets des pierres", a rapporté sur son site la radio onusienne Okapi.
Joint par l'AFP, le chef de la police de Kindu a indiqué qu'il tenait "une réunion sur la sécurité", sans autre précision. Le porte-parole du gouvernement et du FCC n'a pas pu être joint.
Pour sa part, le candidat Fayulu a affirmé avoir été empêché de décoller avec son avion privé de huit places pour Kindu en raison de ces échauffourées.
Un membre de son équipe de campagne, Olivier Kamitatu, a affirmé sur Twitter que "quatre hélicoptères et un Antonov 72" de l'armée congolaise avaient atterri à l'aéroport de Kindu "pour empêcher tout mouvement d’avion. Ordre a été donné à la tour de contrôle de ne pas autoriser l'atterrissage de @MartinFayulu".
Par ailleurs, six partisans de M. Ramazani Shadary ont été blessés dans des affrontements avec l'autre branche de l'opposition UDPS dans le Kasaï (centre) a rapporté un membre local de l'équipe de campagne de M. Ramazani Shadary.
"Nous avons essuyé une pluie de pierres", a ajouté Sylvain Kabongo.
Dans le camp de l'UDPS, on reconnaît les affrontements mais en incriminant le parti du président Joseph Kabila et de M. Ramazadi Shadary, le Front commun pour le Congo (FCC).