En Afrique du Sud, la loi impose aux entreprises locales de réserver une part de leur capital ou de leurs emplois à la majorité noire du pays, afin de réparer les injustices héritées du régime raciste blanc de l'apartheid.
Le groupe sud-africain Sasol a annoncé l'an dernier sa volonté de faire passer à 25% la part de son capital détenu par des Noirs, notamment en leur distribuant des actions gratuites.
Proche de l'organisation de défense de la minorité blanche AfriForum, le syndicat Solidarité, qui affiche 6.300 membres parmi les salariés de Sasol, critique ce plan qui, affirme-t-il, "exclut les employés blancs" du groupe.
Sa mobilisation a débuté lundi par une série "d'actions de protestation" dans l'entreprise et devrait culminer jeudi par un arrêt de travail en bonne et due forme.
"Solidarité appelle également les Sud-Africains à ne pas faire leur plein de carburant mercredi prochain dans les stations-service de l'enseigne Sasol", a ajouté le syndicat.
Le groupe chimique s'est pour sa part défendu de toute discrimination, affirmant que son plan de participation "ne fait pas partie de la rémunération des employés".
"Notre but consiste à créer des bénéfices substantiels pour environ 230.000 actionnaires et salariés noirs, afin de porter à 25% la part de son actionnariat direct et indirect noir", a expliqué à l'AFP une porte-parole de l'entreprise, Matebello Motloung.
Sasol emploie environ 31.000 personnes dans 33 pays.
Le Congrès national africain (ANC) au pouvoir en Afrique du Sud a dénoncé la grève "aux relents racistes" entamée par Solidarité qui, selon son porte-parole Pule Mabe, "cherche à remettre en cause les avancées de notre démocratie".
Un quart de siècle après la chute de l'apartheid, le pays reste déchiré par les tensions raciales.
Son président Cyril Ramaphosa a lancé ces derniers mois une réforme agraire qui vise à corriger les inégalités foncières entre la majorité noire (80% de la population) et la minorité blanche (8%). Elle suscite une vive controverse.
Avec AFP