En Centrafrique, 10% seulement des montants promis décaissés en un an

Quelques personnes fuient les zones de violences en Centrafrique, 26 septembre 2017. (Twitter/ @ONUinfo)

Les donateurs de la République centrafricaine en crise depuis 2013 n'ont versé en un an que 10% de l'enveloppe promise en novembre 2016 pour un plan de redressement sur la période 2017-2019 en raison notamment de difficultés sur le terrain.

"Les décaissements sur l'année 2017 se montent à 138 milliards de francs" CFA, soit environ 210 millions d'euros, a déclaré à la radio locale Ndeke-Luka le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra lors d'un atelier consacré au Plan national de relèvement et de consolidation de la paix en Centrafrique (RCPCA).

En 2016, réunis à Bruxelles, les bailleurs de fonds de la Centrafrique s'étaient engagés à aider à hauteur de 2,2 milliards de dollars sur trois ans la Centrafrique dans ce cadre.

Le décaissement des 10% de l'enveloppe totale promise a fait face à des difficultés d'utilisation de ces fonds, selon le coordonnateur permanent du RPCPA.

"Parmi ces faiblesses figurent l'insécurité, les difficultés de montage des projets, ou encore celles d'appropriation desdits projets par les ministères concernés", a affirmé Nicolas Nganzé Doukou, coordonnateur permanent du RPCPA, sur la radio Ndeke-Luka.

"Le défi, pour M. Touadéra, est avant tout d'arriver à décaisser ces montants rapidement dans le cadre du programme et des projets qui constituent bien les priorités du RPCPA", a-t-il ajouté.

Ce plan de développement du pays a été élaboré par le gouvernement et les Nations unies, puis adopté à Bruxelles le 17 novembre 2016, quelques mois avant la recrudescence des violences des groupes armés, toujours très actifs hors de Bangui.

Bambari (centre-est), relativement sécurisée par les Casques bleus, est considérée comme la ville pilote où sont expérimentés les premiers projets dans le cadre de ce plan.

La Républicaine centrafricaine, classée parmi les pays les plus pauvres du monde, peine à se relever du chaos de la guerre civile provoquée en 2013 par le renversement de l'ex-président François Bozizé par les rebelles de la Séléka, majoritairement musulmans. Ce coup de force avait entraîné une contre-offensive des milices anti-balaka, majoritairement chrétiennes. Une intervention militaire internationale en 2014 avait permis un retour au calme dans la capitale Bangui.

La majorité des provinces est aujourd'hui sous la coupe de groupes armés, qui s'affrontent pour le contrôle du diamant, de l'or et du bétail.

Avec AFP